Le ministre de la Justice Didier Migaud a prévenu lundi qu’il ne resterait pas au gouvernement si le budget de la justice n’était pas amélioré, après une réduction de près de 500 millions d’euros dans le projet de loi de finances présenté JEUDI.
« Si on s’en tient à la lettre plafond, oui, je ne vois pas ce que je ferais encore au gouvernement », a répondu le garde des Sceaux sur RTL, lorsqu’on lui a demandé s’il faisait de cette question une « ligne rouge ».
« Mais je fais confiance au Premier ministre, qui m’a donné des assurances », a-t-il ajouté.
500 millions d’euros de moins
« Je suis mobilisé pour que des ajustements à la hausse puissent être proposés », a insisté le ministre de la Justice, ajoutant que Michel Barnier a indiqué qu’un amendement serait « déposé par le gouvernement dans le cadre de la discussion parlementaire pour relever un certain nombre de budgets ».
Les près de 500 millions d’euros en moins dans le budget de la justice ne seront cependant « peut-être pas » récupérés en « totalité », a prévenu Didier Migaud.
Le montant du budget de la justice, tel que rendu public jeudi, s’élève à 10,24 milliards d’euros pour 2025, soit près de 500 millions d’euros de moins que ce qui était initialement prévu par la loi de programmation de la justice, adoptée en octobre 2023.
Espoir pour l’embauche de fonctionnaires
Cette loi, promue par l’ancien ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, promettait un budget de la Justice de près de 11 milliards d’euros en 2027 et l’embauche de 10 000 personnes en cinq ans, dont 1 500 magistrats et 1 800 greffiers. .
Didier Migaud a réaffirmé son ambition en matière d’embauche, insistant sur sa volonté « d’obtenir les crédits nécessaires pour que les engagements soient respectés, notamment en termes d’effectifs ».
« Ce que j’espère, c’est que les engagements qui ont été pris, en termes d’effectifs vis-à-vis des magistrats, vis-à-vis des greffiers, vis-à-vis des personnels de justice, du personnel pénitentiaire, soient nécessaires », afin de lutter contre la « congestion » des services judiciaires, a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que la France est « très en retard par rapport à beaucoup d’autres pays qui nous sont comparables » notamment en termes de « considération » pour sa justice.