Dialogue, reconstruction, solidarité avec la police… Les objectifs de la visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie
Le chef de l’Etat est en visite dans l’archipel pour une journée. A la fin de son déplacement, il devrait faire plusieurs annonces, selon son entourage.
Publié
Temps de lecture : 3 minutes
L’objectif affiché est de renouer le dialogue et d’accélérer le retour à l’ordre, après plus d’une semaine d’émeutes liées à la réforme électorale contestée. Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour une visite éclair, jeudi 23 mai. Le chef de l’Etat doit installer un « affectation », a précisé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot. Il sera accompagné de trois ministres : Gérald Darmanin (Intérieur), Sébastien Lecornu (Armée) et Marie Guévenoux (Outre-mer). La visite ne devrait durer qu’une journée, compte tenu du long voyage vers les Antipodes, des conditions de sécurité encore précaires et afin de « ne pas surcharger d’activités les différentes forces présentes sur le territoire »explique une source proche de l’Elysée.
Il s’agira de « renouer le fil du dialogue » la politique et« anticiper la reconstruction » économique, a résumé le Premier ministre, Gabriel Attal, devant l’Assemblée nationale. Voici les principales raisons de ce déménagement.
Exprimez votre solidarité et remerciez la police
Le chef de l’État s’y rend pour « exprimer sa solidarité avec les Calédoniens », a déclaré l’entourage du président. Il veut aussi « remercier les forces de sécurité intérieure » et les forces armées mobilisées dans l’archipel du Pacifique. Un millier de policiers et gendarmes ont été envoyés en renfort dans le territoire d’outre-mer, où les récentes violences ont fait six morts, dont deux gendarmes. L’Assemblée nationale leur a rendu hommage mardi en observant une minute de silence. Alors que le retour à l’ordre reste la priorité affichée par l’exécutif, le gouvernement assure, par la voix de Prisca Thevenot, que la situation « est en train de se normaliser ».
Installer une mission de dialogue
Emmanuel Macron doit rencontrer les élus locaux et « des représentants de la société civile calédonienne », selon son entourage. Après ces réunions, le chef de l’Etat devrait prendre la parole. C’est à ce moment-là qu’il devrait annoncer la création d’un « affectation » confiée à « des gens administratifs et non des gens politiques », a précisé Gérald Darmanin lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère, le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, a évoqué les noms du préfet Rémi Bastille, de l’ancien conseiller outre-mer de Matignon Frédéric Potier et de l’actuel directeur de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Éric Thiers.
« Ce déplacement doit permettre le retour d’un début de dialogue entre les différentes parties », » avance l’entourage du président. La question d’une prolongation de l’état d’urgence en vigueur dans l’archipel depuis mercredi « n’a pas été discuté en Conseil des ministres » Mardi, selon le porte-parole, pas plus qu’un éventuel report de la réforme du corps électoral local. Emmanuel Macron « aura l’occasion, à la fin de ce voyage, de s’exprimer sur l’aspect politique »promet son entourage.
Aborder la reconstruction de l’archipel
Emmanuel Macron devrait également faire « annonces concernant la reconstruction », disaient son entourage. Les émeutes ont causé des dégâts et des pertes aux entreprises locales, déjà confrontées à de graves difficultés dans les secteurs économiques clés, la construction et le nickel.
Mardi, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle-Calédonie a estimé les dégâts liés aux émeutes pour les entreprises à un milliard d’euros. A l’échelle de l’archipel, « c’est considérable »Et « Tous les secteurs d’activité sont concernés »a détaillé le président de la CCI, David Guyenne. « La majorité du commerce, bien sûr, mais aussi des industries et surtout de nombreuses entreprises de services, notamment les concessions automobiles »il ajouta.
« Il faudra aussi penser aux coûts indirects pour l’économie. Deux cents entreprises incendiées et détruites, cela correspond à plus de 2 000 salariés. Il faudra que la collectivité puisse assurer ses salaires, le chômage, il faudra pouvoir soutenir aussi des entreprises qui, certes, n’ont pas été incendiées et endommagées, mais qui devront fonctionner dans un climat économique complètement dégradé pendant une période assez période significative. »il a pointé du doigt.