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Devez-vous travailler il y a plus de 3 ans pour acheter du poulet, un hamburger ou de la baguette ?

Devez-vous travailler il y a plus de 3 ans pour acheter du poulet, un hamburger ou de la baguette ?

Même lorsqu’ils baissent, les prix des denrées alimentaires restent plus élevés qu’avant la guerre en Ukraine. Or, pour en acheter certains, comme le poulet ou l’huile de tournesol, un salarié rémunéré au Smic doit travailler moins de temps qu’en janvier 2022.

Ce vendredi 1er novembre, le Smic est passé à un peu plus de 1.800 euros brut par mois. Une nouvelle augmentation de 2% pour faire face à l’inflation. Comment s’aligner sur la hausse des prix alimentaires ? Dans les grandes surfaces, la valse des étiquettes n’est heureusement plus d’actualité depuis plusieurs mois. Certains prix ont même commencé à baisser.

Mais lorsque les consommateurs tentent de se souvenir de ce qu’ils payaient avant la guerre en Ukraine, le sentiment général est que nous sommes loin d’être revenus aux prix de début 2022. Et pour cause. Entre janvier 2022 et aujourd’hui, le Smic a augmenté de 11,2%, soit 0,95 euro net de l’heure de plus. Une hausse que les agriculteurs, industriels et commerçants doivent finir par répercuter sur leurs prix pour maintenir leurs marges.

La semaine dernière, un kilo de poulet Label Rouge coûtait en moyenne 6,34 euros, soit 5,5% de plus qu’au début de l’année 2022.

La vraie question est donc de savoir si, avec un Smic, il faut travailler plus longtemps (ou pas) pour faire ses courses quotidiennes. Tout dépend évidemment de ce que vous mettez habituellement dans votre panier. Prenons quatre produits que les Français consomment régulièrement : le poulet, le steak haché, l’huile de tournesol et la baguette.

Le poulet, le steak haché, l’huile de tournesol et la baguette coûtent-ils plus cher qu’avant la guerre en Ukraine ?

Selon les rapports hebdomadaires de FranceAgrimer, le kilo de poulet Label Rouge a atteint son plus haut niveau historique (8,13 euros en moyenne) fin avril 2023. La semaine dernière, il ne coûtait que 6,34 euros en moyenne contre un peu plus de 6,01 euros en 2023. mi-février 2022, une augmentation, en deux ans et neuf mois, de 5,5%, deux fois inférieure à celle du smic.

Un litre d’huile de tournesol de qualité supérieure coûte 10 centimes de plus qu’avant l’invasion russe de l’Ukraine.

En revanche, s’agissant du steak haché, le SMIC est loin de compenser la hausse de 31% de son prix moyen au kilo, de 11,32 euros mi-février 2022 à 14,86 euros aujourd’hui, après un pic à 15,65 euros. en juin 2023. Quant à l’huile de tournesol, on est désormais très loin des prix fous provoqués par les craintes de pénurie liées à la guerre en Ukraine.

Les prix sur les marchés mondiaux sont encore plus bas qu’à l’époque, ce qui a entraîné un réajustement progressif des prix dans les rayons des supermarchés. Sur son blog, le spécialiste de la grande distribution Olivier Dauvers le notait en 2022, Carrefour se vendrait à 1,69 euro. Aujourd’hui, elle s’élève à 1,79 euro, soit 6% de plus, soit près de la moitié de la hausse du Smic sur la même période.

Un salarié au Smic doit, comme il y a 3 ans, travailler 6 minutes pour acheter une baguette

Quant à la baguette, son prix moyen au kilo est passé, selon l’Insee, de 3,64 euros à 4,06 euros, soit une hausse quasi équivalente à celle du Smic (+11,5%). Autrement dit, pour un salarié au Smic, le pain préféré des Français coûte le même prix qu’avant la guerre en Ukraine : aujourd’hui, comme en janvier 2022, il doit travailler un peu plus de 6 minutes pour s’acheter une baguette.

En revanche, sur la même période, on passe de 64 à 61 minutes pour acheter un poulet de 1,5 kilo et de 12 à 11 minutes pour remplacer la bouteille d’huile de tournesol vide. Alors que, toujours avec le Smic, il faut aujourd’hui travailler 47 minutes pour acheter quatre steaks hachés de 125 grammes, soit 7 minutes de plus qu’en février 2022. Cela explique incidemment un phénomène observé dans la restauration rapide, où les ventes de poulet frit sont en plein essor depuis des mois tandis que ceux des hamburgers sont en déclin.

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