Nouvelles locales

Dévasté par un incendie en 2003, le Château de Lunéville renaît de ses cendres

Depuis l’incendie accidentel qui a ravagé le site, 43 millions d’euros ont été dépensés pour la restauration du « Versailles de Lorraine » afin de lui redonner la splendeur qu’il avait au XVIIIe siècle.e siècle.

Dévasté par un incendie en 2003, le château de Lunéville, près de Nancy, tourne la première page de ses travaux de restauration, avec l’ambition de retrouver sa splendeur du siècle des Lumières.

Après une bonne douzaine d’années pour réparer l’essentiel des dégâts de l’incendie, le « Versailles de Lorraine » a récupéré en 2017 des zones ayant appartenu aux armées, ce qui doit lui permettre de créer « un voyage muséal » innovant d’une aile à l’autre du bâtiment.


« Nous ne pensions pas avoir changé de lieu en passant de Versailles à Lunéville. »

Voltaire, un habitué d’ici

Objectif : faire revivre le château de Lunéville tel qu’il était lorsque la Lorraine était indépendante et avait pour duc un roi déchu, Stanislas Leszczynski, ex-souverain de Pologne devenu gendre de Louis XV. Stanislas, philosophe à ses heures, fera de son palais une brillante cour. Avec sa cour d’honneur et son vaste parc à la française, « nous ne pensions pas avoir changé de lieu en allant de Versailles à Lunéville »dit Voltaire, un habitué.

A la mort de Stanislas en 1766, la Lorraine devient française. Mais la France ne s’occupera guère du bâtiment, transformé en caserne. Le mobilier de l’époque des ducs de Lorraine fut vendu et le château subit une série d’incendies, une tradition déjà bien ancrée à l’époque ducale. Celle du 2 janvier 2003, à cause d’un court-circuit, a ravagé tout le premier étage et la toiture de l’aile droite de la résidence, celle qui abrite les pièces les plus précieuses.

Petit à petit, la reconstruction s’opère, avec l’achèvement en 2010 de la chapelle, joyau du complexe d’où est parti l’incendie. L’aile sud du château est aujourd’hui ouverte au public et transformée en musée, dotée d’une porte vitrée d’où l’on aperçoit un intérieur encore en ruines.

« Tel un phénix, notre château renaît de ses cendres », s’enthousiasme Marie-Danièle Closse, présidente de l’association Lunéville château des Lumières. Cette association, qui regroupe des dons de particuliers, a permis de mobiliser plus de 760 000 euros pour la restauration du grand escalier nord, inauguré début avril après un an et demi de travaux, soit un tiers du budget.

Avant sa restauration, le majestueux escalier en pierre de taille « était ouvert à tous les vents », rappelle Thierry Franz, le conservateur du musée. En témoignent les graffitis anciens à la gloire de Bob Dylan ou des Doors, qui ornent encore les murs qui n’ont pas encore été repeints. La question se pose de savoir si « s’il faut garder ces traces de la culture d’une époque »demande très sérieusement M. Franz.

Cet escalier, par lequel entreront les visiteurs, sera la première marche d’un « un parcours muséal cohérent » à travers les appartements ducaux, comme l’explique la présidente (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Chaynesse Khirouni. Propriétaire des lieux, le département a de grandes ambitions « pour redonner au Château des Lumières son lustre d’antan »a-t-elle déclaré à l’AFP.

Déjà 43 millions d’euros dépensés

Soutenue par l’État et la région, la restauration du château a déjà coûté 43 millions d’euros depuis l’incendie et 14 millions supplémentaires sont budgétés d’ici 2028. Pour réaménager les lieux, le département a entrepris sur ce budget d’acquérir des objets ayant appartenu à l’État. château, comme un miroir de toilette de la duchesse de Lorraine acheté en 2021 dans une galerie parisienne suite à une souscription populaire.

Mais la plupart du mobilier ayant été perdu, le département a fait appel à des artisans locaux pour refaire certaines pièces, comme des candélabres commandés à la cristallerie voisine de Baccarat. Pour faire revivre le XVIIIe siècle, le projet ne pourra guère s’appuyer sur des gravures d’époque : « Il y en a peu »regrette M. Franz.

En revanche, les plans originaux de l’architecte Germain Boffrand ont été conservés ainsi que des milliers de factures, véritables fenêtres sur la vie quotidienne des quelque 500 personnes qui vivaient à la cour de Lunéville. Ces factures permettront de se rapprocher le plus possible de l’aspect du château aux grandes heures, espère M. Franz, qui s’y refuse. « de la fausse Marie-Antoinette ».

« Toucher tous les publics dans leur diversité »Mme Khirouni mise sur une « programmation culturelle ambitieuse », avec son et lumières en été, marché de Noël en hiver, concerts, etc. « Non seulement la musique baroque, mais aussi les musiques du monde, le jazz, la chanson… »

 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page