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Deux villes jumelles, une le 26 juillet


La ville de Sancti Spiritus (Saint-Esprit, en français), située plus ou moins au centre de l’île, fut fondée en 1514 par un Espagnol nommé Don Diego de Velásquez. Tout au long du XVIIe siècleet siècle, la ville sera attaquée et souvent pillée par des corsaires et des pirates naviguant dans la mer des Caraïbes, tout comme sa voisine, Trinidad.

Hier, c’était le siège des célébrations entourant le 71et anniversaire des attaques contre les casernes militaires Moncada et Carlos Manuel de Céspedes en 1953, qui marquèrent le début de la Révolution cubaine. Fait notable : lors du premier recensement de la population, en 1774, un tiers de la population de l’île était constituée d’esclaves venus d’Afrique.


Photographie Jacques Lanctôt

Si vous venez dans la région, je vous conseille de commencer votre visite par la ville de Trinidad, à une trentaine de kilomètres de Sancti Spiritus. Trinidad compte plusieurs musées, dont le Musée romantique et le Musée d’architecture. De fait, Trinidad, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un véritable musée à ciel ouvert. Elle n’a rien à envier à la Vieille Havane. Ses rues, pour la plupart, sont pavées de pierres transportées d’Espagne. Elles servaient de lest aux bateaux qui venaient vides d’Espagne pour repartir chargés de sucre produit dans la vallée entourant Trinidad où se trouvaient plusieurs moulins ou sucreries.


Photographie Jacques Lanctôt

Ici, c’est comme si le temps s’était arrêté, quelque part au XVIIIe siècle.et ou au 19e siècleet siècle. Il faut plusieurs jours pour découvrir et apprécier le riche patrimoine de cette ville enchanteresse à la double personnalité : celle du jour et celle de la nuit. Et les gens sont des plus accueillants, toujours prêts à vous ouvrir leurs portes.

La ville de Sancti Spiritus manque du dynamisme de sa sœur jumelle. C’est une ville propre, mais moins animée, sans la vitalité culturelle de Trinidad. J’ai apprécié son musée de la Maison de la Guayabera, qui vaut vraiment le détour.


Photographie Jacques Lanctôt

Selon la légende, c’est dans ce village que fut confectionnée la première guayabera, une chemise ample en lin à quatre poches qui tombe sur le pantalon. On raconte qu’un couple d’Andalous installés à Sancti Spiritus reçut une grande pièce de tissu de bonne qualité, apparemment en lin. Le mari, un ouvrier, demanda à sa femme de lui confectionner une chemise ample à plusieurs poches où il pourrait ranger ses outils et autres instruments de travail. La femme obéit. En peu de temps, la chemise gagna la faveur des gens du village et la couturière commença à confectionner des chemises amples à quatre poches. Une telle chemise pouvait être achetée par des gens assez aisés, en raison de son tissu, de la qualité du lin et de sa fabrication soignée et originale. Ce n’est que plus tard qu’elle fut associée aux paysans, qui l’adoptèrent pour son côté pratique. Ils en firent un vêtement traditionnel et populaire. Elle doit son nom au village où elle est née : Yayabo, d’où elle est originaire. yabéra Alors guayabera.

Plus tard, au 20e siècleet Au 19e siècle, il retrouve ses lettres de noblesse et est adopté par les puissants, puis par les premiers révolutionnaires du Mouvement du 26 juillet de Fidel Castro. Il est aujourd’hui porté par les hauts fonctionnaires du gouvernement, les agents de sécurité et les dirigeants du pays lors des cérémonies officielles. Lors de la visite du président Obama à Cuba, par exemple, les agents de sécurité étaient reconnaissables à leur guayabera blanche.


Photographie Jacques Lanctôt

Le musée Casa de la Guayabera de Sancti Spiritus vaut vraiment le détour. Tout d’abord, il est magnifiquement situé dans la partie historique, près de la rivière Yayao qui traverse la ville et d’un pont vieux de plus d’un siècle. On y expose, entre autres, les guayaberas de Fidel, de Raul, de l’écrivain colombien et prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez, ainsi que la rouge du président vénézuélien Hugo Chavez. Toutes ont leur petite histoire, que le gardien du musée se fera un plaisir de vous raconter. Si vous êtes chanceux et patient, vous trouverez également sur place un tailleur qui vous confectionnera une guayabera sur mesure. Mais vous pouvez aussi acheter ce vêtement original dans de nombreux centres touristiques du pays.


Photographie Jacques Lanctôt

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Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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