Les syndicats CFDT et CGT de Sanofi ont appelé mercredi 16 octobre à une grève renouvelable à partir de jeudi pour s’opposer à la vente attendue à un fonds américain de la branche santé grand public du groupe Opella qui commercialise le Doliprane.
La CFDT, premier syndicat de Sanofi (34%), réclame « un mouvement de grève générale dès le 17 octobre pour exprimer sa colère contre la vente d’Opella »sur tous les sites du groupe, selon un tract dont l’Agence France-Presse (AFP) a pris connaissance.
De son côté, la CGT lance une « appel clair et franc, illimité jusqu’au retrait de la vente d’Opella »sur les deux sites français d’Opella, à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), a annoncé Fabien Mallet, syndicaliste CGT Sanofi France, à l’AFP.
Cette décision a été prise suite à une lettre de la direction adressée aux salariés qui « continue de minimiser les choses »Humberto de Sousa, syndicaliste CFDT Sanofi, a déclaré à l’AFP. « Elle n’a pas bougé d’un iota, elle compte toujours vendre à un fonds américain et déploie le plan, au mépris des ordres du gouvernement »il a ajouté.
L’éventuel transfert suscite de vives inquiétudes dans l’opinion publique et chez plusieurs responsables politiques, qui mettent en avant les enjeux de souveraineté sanitaire et d’emploi.
Le gouvernement demande des garanties
Mercredi, sur France Inter, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a déclaré souhaiter obtenir des garanties de « production en France », « approvisionnement normal » en pharmacie et « stocks suffisants » Doliprane. Lundi, en déplacement sur le site de Lisieux, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, avait déjà souligné que le gouvernement exigerait « des conditions extrêmement précises, fortes et intangibles pour l’avenir.
Mardi, lors des questions au gouvernement, M. Armand a également déclaré « étudier l’éventuelle présence de l’Etat au conseil d’administration, ainsi que la participation au capital » par Opella. Le ministre a également demandé un « évaluation exhaustive » l’aide publique dont Sanofi a bénéficié au cours des dix dernières années. Une revue « essentiel pour éclairer le débat et la décision politique », selon la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon. Ce dernier estime que« ça ne doit pas être (le transfert) se réalise ». « On ne peut pas demander à un groupe de prendre des engagements une fois la décision prise, ça ne marche pas, ça ne marche jamais. Si les conditions ne sont pas posées en amont, ça ne marche pas »elle a insisté.