La crise du logement, et plus particulièrement les difficultés des locataires à trouver un toit, prend des formes particulièrement dramatiques et violentes, notamment à Barcelone. Si ce type de difficultés se retrouve dans la plupart des grandes villes occidentales, la capitale catalane a déjà connu plusieurs suicides liés au mal-logement et aux expulsions. Il y a quelques semaines, un septuagénaire qui vivait dans le même immeuble depuis 30 ans s’est donné la mort en raison de son incapacité à payer son loyer.
Cette fois, ce sont deux sœurs de 54 et 64 ans qui ont préféré se jeter du haut de leur immeuble plutôt que d’être expulsées du logement barcelonais qu’elles occupaient, comme le rapporte L’Indépendant. Les deux femmes devaient être expulsées à 11 heures ce lundi de leur appartement de la rue Navas de Tolosa, dans le quartier de Sant Andreu. Cette expulsion avait été ordonnée par le tribunal un an plus tôt alors qu’elle avait déjà accumulé près de 9 000 euros de loyers impayés sur deux ans, des dettes qui n’ont cessé de s’alourdir.
Interdiction des locations touristiques
Selon les informations du quotidien El Pais, les services sociaux, les médiateurs et la mairie ont tenté de contacter les deux sœurs avant cette expulsion, mais sans succès. Les corps sans vie des deux femmes ont été retrouvés au petit matin dans le patio intérieur de leur immeuble. Dans cette ville de 1,65 million d’habitants et 12 millions de visiteurs par an, l’attention se porte depuis plusieurs années sur les locations touristiques et leurs dérives, empêchant les plus vulnérables de trouver un logement. C’est dans cet esprit que la ville envisage d’interdire les locations touristiques de type Airbnb en 2028.