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deux sites russes déjà visés après une discrète livraison de missiles américains à Kiev

Ces missiles ATACMS font partie d’un précédent programme d’aide militaire de 300 millions de dollars. A peine reçu ; ces nouvelles armes ont déjà été utilisées.

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Un missile de l'armée américaine (ATACMS) tire depuis un endroit tenu secret sur la côte est de la Corée du Sud lors d'un exercice de tir visant à contrer l'essai de missile de la Corée du Nord, le 25 mai 2022. (MINISTÈRE DE LA DÉFENSE SUD-CORÉEN / AFP)

Ils peuvent percer les lignes ennemies. Ces dernières semaines, les États-Unis ont discrètement livré à l’Ukraine des missiles longue portée ATACMS (Army Tactical Missile Systems). Ces missiles, qui font partie d’un plan d’aide militaire de 300 millions de dollars, approuvé le 12 mars par le président américain Joe Biden, ne font donc pas partie de la nouvelle aide de 61 milliards adoptée en début de semaine par le Congrès.

Toutefois, cette livraison discrète constitue un tournant politique et peut-être militaire : la décision a été prise par Joe Biden qui se montrait jusque-là réticent, craignant un affaiblissement des stocks de l’armée américaine. Objectif : ne pas alerter Moscou de cette livraison. Cette arme a été jusqu’ici réclamée avec insistance par les Ukrainiens : elle peut en effet être décisive. Les ATACMS devraient permettre à l’armée de frapper les bases arrière russes, grâce à leur portée de 300 km. Même si une première version restreinte à 165 km a déjà été livrée, cette nouvelle version peut permettre aux Ukrainiens d’espérer frapper le pont stratégique de Kertch qui relie la Crimée au territoire russe, ou encore l’état-major de l’armée russe, installé à Rostov-sur-le-Main. Enfiler.

Deux cibles déjà ciblées

Ce changement majeur dans la politique américaine a été motivé par l’utilisation répétée par Moscou de missiles balistiques et le ciblage d’infrastructures critiques en Ukraine ces derniers jours. En bref : les Américains estimaient qu’il fallait rééquilibrer les forces. Les forces de Kiev les ont déjà utilisées à deux reprises, a déclaré mercredi 24 avril 2024 le Département d’État : un aérodrome militaire en Crimée, mi-avril, et des troupes russes dans le port de Berlioz sur la mer d’Azov, mardi 23 avril.

Et le Département d’État américain a précisé : la Russie ne doit pas voir cela comme une provocation, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Moscou, dit-il, utilise déjà des missiles à longue portée fournis par la Corée du Nord. « Les Etats-Unis sont directement impliqués dans ce conflit, ils ont choisi une voie visant à accroître la gamme de systèmes d’armes.« , a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, jeudi 25 avril. Il juge que « cela ne pourra pas changer l’issue de l’opération militaire spéciale« .

Il n’en demeure pas moins que, sur le terrain, l’Ukraine est confrontée à une pénurie de soldats volontaires, après plus de deux ans de guerre contre l’envahisseur russe, qui a fait des dizaines de milliers de morts. Kiev vient d’élargir la mobilisation, en abaissant l’âge des Ukrainiens mobilisables de 27 à 25 ans. Le pays, qui cherche à faire revenir ses citoyens en âge de combattre, ne délivrera plus de passeports à l’étranger aux hommes âgés de 18 à 60 ans, selon un texte publié par le gouvernement. La Maison Blanche a ainsi estimé «possible« suivant »avances« Les troupes russes en Ukraine.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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