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Deux prix Nobel symbolisent le poids de Google DeepMind dans l’intelligence artificielle

Deux prix Nobel symbolisent le poids de Google DeepMind dans l’intelligence artificielle
Annonce des lauréats du prix Nobel de chimie, David Baker (Université de Washington, États-Unis), Demis Hassabis (Google DeepMind, Royaume-Uni) et John Jumper (Google DeepMind, Royaume-Uni), à Stockholm, Suède, le 9 octobre 2024.

Peu d’entreprises peuvent se vanter d’avoir employé des chercheurs devenus prix Nobel. Encore loin des historiques IBM (six Nobels) ou Bell Labs (dix Nobels), Google DeepMind en fait partie et même doublement, puisque deux de ces prestigieuses distinctions ont été décernées, mardi 8 octobre et mercredi 9 octobre, à trois scientifiques. compte dans ses rangs : Geoffrey Hinton en physique puis Demis Hassabis et John Jumper. Ce coup de pub positif illustre aussi le poids pris par le géant du numérique dans la recherche sur l’intelligence artificielle (IA).

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Né en 1998 en tant que moteur de recherche en ligne, Google bénéficie aujourd’hui d’avoir investi très tôt dans l’IA. Dans un secteur très concurrentiel avec l’arrivée de nouveaux venus comme OpenAI, le créateur de ChatGPT, l’entreprise rappelle régulièrement avoir, depuis 2001, utilisé « apprentissage automatique » pour créer un correcteur orthographique pour les requêtes des utilisateurs sur son moteur.

Google est également fier, à juste titre, d’avoir publié certains articles de recherche faisant référence dans le secteur, dont l’architecture Transformer, publiée en 2017, sur laquelle reposent les grands modèles de langage devenus célèbres auprès du grand public au cours de ces deux années. dernières années avec le lancement de robots conversationnels comme ChatGPT ou Gemini, son homologue maison.

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Braconnage par les entreprises de la Silicon Valley

Les deux Nobel reflètent aussi la puissance financière et tactique des géants du numérique, qui ont acquis des positions clés dans l’IA grâce à leur force dans leurs services originaux, comme la recherche en ligne ou les réseaux sociaux. En effet, le Britannique Geoffrey Hinton était au départ un universitaire récompensé par le prix Turing – une sorte de Nobel de l’IA – pour ses travaux sur les réseaux de neurones à l’Université de Toronto au Canada. Il a été attiré par Google en 2013, la même année où son co-récipiendaire français, Yann Le Cun, rejoint Facebook (futur Meta). Le braconnage par les grandes entreprises de la Silicon Valley de deux des trois « parrains de l’IA » avait frappé les esprits. Seul Yoshua Bengio est resté à temps plein à l’Université de Montréal − M. Hinton a quitté Google en 2023, à 76 ans.

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DeepMind était une start-up créée à Londres en 2010. Google l’a rachetée en 2014 pour 625 millions de dollars, intégrant Demis Hassabis et ses deux autres co-fondateurs. Longtemps assez indépendante et axée sur la recherche fondamentale, DeepMind a fusionné, en 2023, avec l’équipe de chercheurs en IA dite « brain » de Google. Propulsé à la tête de l’ensemble, M. Hassabis a notamment créé Isomorphic Labs, une filiale dédiée à la commercialisation en santé des recherches sur la modélisation des protéines récompensée par le prix Nobel. Les récompenses reçues cette semaine risquent d’alimenter les craintes d’une domination de l’IA par les géants du numérique.

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