Deux policiers grièvement blessés en Allemagne par des manifestants venus protester contre le congrès du parti d’extrême droite AfD

Deux policiers ont été agressés et grièvement blessés samedi 29 juin à Essen par des manifestants présents pour protester contre le parti d’extrême droite AfD, qui tient son congrès dans cette ville de l’ouest de l’Allemagne.

Cet incident – qui intervient après une campagne européenne marquée par des violences contre des élus – s’est produit à proximité de la salle communale, la Grugahalle, où se trouvaient quelque 550 délégués de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), a indiqué la police de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie dans un communiqué.

« Des inconnus ont donné des coups de pied à la tête de deux policiers » et a continué à « frappez-les alors qu’ils étaient au sol »a-t-elle précisé. « Grièvement blessé »Les deux hommes ont dû être hospitalisés. Sept de leurs collègues ont également été légèrement blessés lors de la même attaque. Les auteurs ont pris la fuite.

Onze policiers ont également été agressés dans la matinée par des manifestants, en partie « encapuchonné » lors de l’un des multiples barrages de rues organisés pour perturber l’arrivée des délégués du parti d’extrême droite. Plusieurs personnes ont été arrêtées, selon les autorités. Un millier de policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité dans la ville, où les autorités avaient dit craindre « des fauteurs de troubles d’extrême gauche potentiellement violents ».

« Contre l’extrémisme de droite et le racisme, nous avons besoin de forces démocratiques fortes et de manifestations pacifiques »a réagi la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, sur « Rien ne justifie la violence »elle a jugé.

Manifestation pacifique contre l’AfD

Samedi, la plupart des 50 000 manifestants anti-AfD selon les organisateurs – la police n’a pas donné de chiffres – ont néanmoins défilé dans le calme, brandissant des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire  » Résistance ! «  Ou « Ensemble pour la démocratie ».

Lors du congrès de l’AfD, Tino Chrupalla, réélu haut la main, en compagnie d’Alice Weidel, pour deux années supplémentaires à la tête de l’AfD, a affiché l’ambition du parti de prendre un jour le pouvoir en Allemagne. « Nous voulons gouverner, d’abord à l’Est, puis à l’Ouest, puis au niveau fédéral » Allemand, dit-il.

Il a souligné les progrès réalisés au niveau local et aux élections européennes, où ce parti, fondé en 2013, a obtenu le meilleur score de son histoire, avec près de 16% des voix, devant le Parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz. Et ce malgré les scandales qui ont entaché la campagne du mouvement d’extrême droite.

L’AfD, parti opposé aux migrants, devrait également remporter les élections régionales de septembre dans trois Länder de l’Est, sans toutefois atteindre un score lui permettant de gouverner seul. Mais jusqu’à présent, les autres partis ont toujours exclu de coopérer avec lui.