Deux personnes tuées par balles à Bobigny, la thèse d’un règlement de comptes privilégiée

Deux personnes ont été tuées par balles et une troisième a été grièvement blessée, vendredi 19 juillet au soir, lors d’une fusillade dans une cité HLM de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La thèse d’un règlement de comptes lié à un trafic de drogue est privilégiée, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources policières. Les auteurs des fusillades ont pris la fuite.

Les deux personnes tuées étaient nées en 1997 et 1998 et étaient connues des autorités pour trafic de drogue, a indiqué à l’AFP l’une des sources.

La personne blessée est également connue pour ces faits, a-t-elle ajouté. Contacté par l’AFP, le parquet de Bobigny a confirmé la fusillade, sans donner plus de détails à ce stade.

Pronostic vital engagé pour la personne blessée

Les faits se sont déroulés vers 22 heures dans la cité du Chemin Vert, un vaste complexe connu pour être un lieu de trafic de drogue prisé, selon une source proche de l’enquête, et situé derrière la mairie et la préfecture de Seine-Saint-Denis, département où se trouvent plusieurs sites des Jeux olympiques de Paris, qui débutent dans une semaine.

La police a été appelée pour « détonations »a déclaré une deuxième source policière. Lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux, « Trois personnes ont été blessées par balle » et ont été pris en charge par les services d’urgence, a ajouté la source. Deux sont décédés et le troisième a été transporté à l’hôpital dans un état critique, a-t-elle ajouté.

Une dizaine de véhicules de police et un camion de pompiers étaient encore sur place peu avant minuit, a constaté un journaliste de l’AFP. Une vingtaine de policiers, certains en combinaison blanche, s’activaient sur les lieux au niveau des escaliers où étaient encore retrouvés les corps, près de la vaste dalle de cette cité composée de plusieurs grosses tours.

A proximité, plusieurs groupes d’habitants dispersés. Parmi eux, un homme d’une cinquantaine d’années. « Les attaques sont trop fréquentes. Depuis quelque temps, elles se multiplient. »a-t-il déclaré à l’AFP. « Nous ne nous sentons plus en sécurité. »

Un groupe d’adolescents du quartier affirme avoir vu des vidéos des victimes sur le réseau social Snapchat. Les faits sont liés « vengeance de quartier, vengeance locale »l’un d’eux essaie d’expliquer.

Une augmentation de 57 % des homicides sur un an

« Mes condoléances et ma solidarité aux familles des victimes de la fusillade survenue ce soir dans le quartier du Chemin Vert à Bobigny… », écrit sur X le nouveau député de la circonscription, Aly Diouara (Nouveau Front Populaire-La France Insoumise), a annoncé qu’il s’y rendrait.

Début mai, deux fusillades liées à un trafic de drogue ont eu lieu en moins de quarante-huit heures à Sevran, une autre ville du département. Trois personnes ont été tuées.

Mercredi, à Marseille, le corps d’un adolescent de 17 ans a été découvert dans le coffre d’un véhicule en feu. Il s’agit du neuvième narco-homicide de l’année, a indiqué le parquet local.

Selon les derniers chiffres publiés par les autorités, 315 cas d’homicides ou de tentatives d’homicides liés au trafic de stupéfiants ont été enregistrés en France entre janvier et novembre 2023 dans les zones de police, soit une augmentation de 57% sur un an.