Vous avez probablement déjà entendu parler du méningiome, qui est la tumeur intracrânienne la plus courante. Elle se développe sur les méninges, qui entourent le système nerveux central.
Une tumeur bénigne dans 80% des cas
Une étude publiée dans Journal de médecine interne Une étude réalisée en février 2022 conjointement par le service de neurochirurgie du CHU de Montpellier, l’Institut du Cerveau de Paris et les services de neurochirurgie et de neuro-oncologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière rappelle que si les méningiomes sont dans la plupart des cas des tumeurs bénignes, « 20 % d’entre eux se révèlent cancéreux ». Un méningiome n’est donc jamais anodin.
Médicaments courants qui augmentent le risque de méningiome
Ces mêmes chercheurs ajoutent que « les méningiomes ont été mis au premier plan de l’actualité en raison d’une risque excessif de développement en cas d’exposition prolongée à des progestatifs de synthèse à forte dose comme l’acétate de cyprotérone, largement prescrits en France au cours des dernières décennies ».
Les progestatifs en question, notamment Androcur®, massivement fourni aux femmes souffrant d’endométriose, d’acné ou utilisé simplement comme contraceptif, et plus récemment Lutényl® et Lutéran® (prescrits en cas de fibromes, pour soulager le syndrome prémenstruel ou les symptômes de la ménopause) font aujourd’hui l’objet de nombreuses controverses. précautions particulières d’emploisurtout dans le cadre d’une utilisation prolongée (un an ou plus).
À juste titre, car les différentes études qui ont examiné les liens entre ces progestatifs et le risque de méningiome établissent par exemple qu’Androcur® augmente le risque de méningiome de 20 %, Lutényl® et Lutéran®, respectivement de 3,5 % et 5,6 %. Ces deux derniers médicaments ne sont donc plus recommandés par l’ANSM dans la prise en charge de la ménopause.
En avril 2024, les patients souffrant de méningiomes ont également signalé : l’affaire devant les tribunaux :ils accusent l’ANSM d’avoir tardé à prendre les mesures nécessaires lorsque les premières suspicions d’un risque accru de méningiome ont été soulevées.
Deux nouveaux médicaments pointés du doigt
Depuis le 1er juillet 2024, deux nouveaux progestatifs voient leurs conditions de prescription et de délivrance durcies : le Depo Provera (150 mg/3 mL) et le Colprone (5 mg). Cette mesure fait suite au rapport GIS-EPIPHARE daté de 2023.
Que dit ce rapport ? Colprone ne doit pas être administré comme traitement de première intention dans les situations suivantes :
- Ménopause, cycle artificiel associé aux œstrogènes
- Irrégularités du cycle
- Syndrome prémenstruel (dysménorrhée essentielle)
- Mastodynie non sévère (douleur mammaire)
De son côté, le Depo Provera « ne doit être utilisé qu’en deuxième intention, comme le précise son autorisation de mise sur le marché ».
Quelles nouvelles obligations pour les patients ?
Désormais, il ne sera possible de se procurer ces médicaments en pharmacie que si l’ordonnance du médecin est accompagnée d’un certificat annuel d’information cosigné par le prescripteur et le patient pour les traitements d’une durée supérieure à un an.
« Un document sur l’ensemble des informations à connaître sur ces médicaments et la mise en place d’un suivi médical doit également être remis aux patients pour toute initiation ou renouvellement de traitement », précise encore l’ANSM.
D’ici décembre 2024, toutes les boîtes devront être étiqueté en conséquence et un « autocollant d’information avec un code QR renvoyant à la notice mise à jour est également apposé sur chaque nouvelle boîte de médicament ».