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Deux militants basques en procès pour avoir mené une opération de désarmement de l’ETA

Des policiers affrontent des manifestants soutenant des militants basques arrêtés à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques), près de Bayonne, le 16 décembre 2016.

Le 16 décembre 2016, des policiers du RAID perquisitionnent une maison à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques) sur la base d’informations – sans doute espagnoles – transmises à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le service de renseignement intérieur. Ils ont découvert des caisses d’explosifs dans une pièce au rez-de-chaussée, comprenant 6,5 kg de pentrite, plus 910 détonateurs électriques et 1 500 détonateurs pyrotechniques, etc. En preuve, un appareil photo numérique sur trépied. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont également découvert des caisses d’armes et de munitions : vingt-six armes de poing, douze mitraillettes, huit fusils d’assaut, 3 400 cartouches. De quoi relancer la lutte armée au Pays basque, en sommeil depuis la décision de l’ETA, l’organisation armée indépendantiste basque, de décréter un cessez-le-feu permanent et d’abandonner le combat en 2011.

Sauf que les enquêteurs ont également découvert sur place une fraiseuse et une rectifieuse, ainsi qu’une abondante documentation, dont des échanges de courriers avec l’ETA : tout indique, sans ambiguïté possible, qu’il s’agit d’une opération de désarmement. et neutralisation d’une partie de l’arsenal de l’ETA sans consultation des pouvoirs publics. Tout était prêt, la caméra pour filmer une séquence, les communiqués au nom de la « société civile » basque… Trois personnes ont été arrêtées dans la maison : Jean-Noël Etcheverry, surnommé « Txetx » (prononcer Tchetch), Stéphane Etchegaray et Michel. Bergouignan. Deux autres, non loin, dont la propriétaire des lieux, Béatrice Molle, ainsi que Michel Berhocoirigorin.

Depuis leur garde à vue, les personnes arrêtées ont expliqué qu’elles avaient pris l’initiative de mener des négociations directes avec l’ETA à travers des messages afin de convaincre l’organisation armée basque de remettre son arsenal afin d’éviter tout risque. reprise de la guerre civile. «L’ambiance était mauvaiseraconte Jean-Noël Etcheverry à Monde. Le processus de désarmement s’enlisait, l’État français était absent. Et les arrestations de militants de l’ETA se sont poursuivies, tout comme la politique d’expulsion des prisonniers politiques basques. Il existe un risque réel d’émergence d’une dissidence armée avec toutes ces armes disponibles. »

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C’est exactement ce qu’il a expliqué en garde à vue, ajoutant que le projet des « artisans de paix », comme se nomment les militants de la société civile locale, était de « armes perforantes, canons à scier et munitions neutralisantes ». « Le but était de mettre en scène ce découpage d’armes, d’en faire une vidéo et d’avertir les autorités en envoyant la liste du matériel au gouvernement et de voir s’il voulait démonter toutes les armes. (de l’ETA) », il a continué. Il a estimé les armes saisies à 15 % de l’arsenal de l’ETA, mais a refusé de donner l’identité de ses interlocuteurs et la localisation des caches d’armes.

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Cammile Bussière

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