L’agresseur s’est suicidé après avoir tué les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, âgés de 39 et 53 ans.
Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi à Téhéran par un homme armé, a annoncé l’agence officielle de l’autorité judiciaire, Mizan Online.
Les présidents des branches 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués devant la Cour suprême et l’agresseur s’est suicidé, a indiqué Mizan Online.
Motifs inconnus
Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l’agresseur était « entré dans le bureau des deux juges armé d’un pistolet » et les avait tués.
Aucune information n’a été fournie sur les motivations de l’auteur, mais Mizan Online a précisé qu’il « n’avait pas d’affaire devant la Cour suprême ».
L’affaire, très rare en Iran, « fait désormais l’objet d’une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d’acte « terroriste ».
En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, a été assassiné en pleine rue à Téhéran.
Rang intermédiaire dans le clergé chiite
Les deux juges tués samedi étaient Hodjatoleslam, un religieux chiite de rang intermédiaire, qui avait présidé des audiences dans des procès majeurs ces dernières années.
Mohammad Moghisseh, 68 ans, mène une longue carrière dans la justice depuis l’instauration de la République islamique en 1979. Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir « supervisé un nombre incalculable de procès inéquitables ».
De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire et politique iranien. En 1998, alors chef du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il a été la cible d’une nouvelle tentative d’assassinat, selon Mizan.
En avril 2023, un ayatollah membre de l’Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement destituer le guide suprême, a été abattu dans le nord de l’Iran.