deux joueurs en deuxième semaine, des têtes d’affiche tombées tôt… Quel bilan tirer des performances françaises ?
L’élimination de Varvara Gracheva lundi a signifié la fin de l’aventure des joueuses françaises dans cette édition de Roland-Garros et a ouvert l’heure du bilan.
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Il n’y a plus de Français engagés à Roland-Garros. Mais cette fois, la fête a duré jusqu’au début de la deuxième semaine, avec les huitièmes de finale de Corentin Moutet et Varvara Gracheva. Les Français étaient nombreux à faire la queue : 28 au total (17 hommes et 11 femmes). Si les favoris ont déçu, quelques petites lueurs d’espoir ont émergé lors de cette édition, à deux mois des Jeux Olympiques qui se joueront sur l’ocre parisien.
Cette édition restera surtout dans les mémoires comme celle qui mit fin à une série embarrassante. Cela faisait trois ans qu’il n’y avait pas eu de Français lors de la deuxième semaine du tournoi, avant que Varvara Gracheva et Corentin Moutet n’arrêtent l’hémorragie. « C’est de toute façon le meilleur résultat que nous pouvions espérer »estime Henri Leconte, finaliste à Roland-Garros en 1988. Leur performance n’est pas historique, mais marque un rebond par rapport à l’édition 2023. Le public de Roland-Garros a eu droit à quatre matches remportés par des joueurs français de plus qu’en 2023 (14 contre 10), l’une des deux pires années de l’histoire du tennis français porte d’Auteuil, avec 2021, sans aucun joueur en le 3ème tour.
« Je ne vais pas te dire que je suis ravi ou heureuxraconte Guy Forget, directeur du tournoi de 2016 à 2021. Nous sommes tous un peu tristes mais pas autant que (les joueurs). Quand on a des espoirs et qu’on s’en va prématurément, ça fait un peu mal au ventre. » A y regarder de plus près, les parcours de Varvara Gracheva et Corentin Moutet sont des exploits inattendus en forme d’arbres qui cachent la forêt.
À l’inverse, ceux qui généraient le plus d’attentes ont été éliminés précocement. Parmi les quatre têtes de série inscrites dans les deux tableaux, seule Caroline Garcia (n°21) a franchi le premier tour. Chez les hommes, Ugo Humbert (n°17), Adrian Mannarino (n°22) et Arthur Fils (n°29) ont été éliminés dès leur entrée en lice. « Pour nMême s’ils sont tous deux mieux classés, la terre battue n’est pas leur meilleure surface, on le sait. Mais ils vont être très bons sur gazon, puis sur dur.assure Arnaud Clément, consultant pour franceinfo : sport.
Selon lui, le tirage au sort a été particulièrement difficile pour les joueurs français cette année : « Ils n’étaient pas protégés des têtes de série. Ils sont dépendants des tables et perdent généralement contre des joueurs plus forts qu’eux. Il n’y a eu aucune surprise, ni dans un sens ni dans l’autre.« . Pourtant, des progrès étaient attendus chez les jeunes espoirs français, Arthur Fils (19 ans), Clara Burel (23 ans), Luca van Assche (20 ans) et Giovanni Mpetshi Perricard (20 ans) et ils sont tous partis le tournoi après un seul match.
« Arthur Fils a progressé très vite l’an dernier, un peu moins en début de saison. Il y a des fondations à solidifier, mais il n’y a pas de souci particulier« , relativise Arnaud Clément. « Nous avons des jeunes joueurs qui vont encore bien progresser, qui ont encore une marge de progression. C’est le côté encourageant. Essayons de voir le verre à moitié plein”positif Guy Forget.
Depuis les départs à la retraite de deux des quatre mousquetaires, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon, et les retraites très serrées de Gaël Monfils (37 ans) et Richard Gasquet (38 ans le 14 juin), la France a perdu ses locomotives à Roland. -Garros. Pour Henri Leconte, il faudra être patient avant de voir les Français jouer à nouveau les premiers rôles dans leur Grand Chelem national : « On parlait de l’ancienne génération, Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet… et on disait : ‘Ils ne peuvent pas gagner.’ Mais ils allaient en demi-finale ou en finale du Grand Chelem (… Il faut bousculer un peu les codes et remettre les choses dans l’ordre pour trouver dans quelques années quelqu’un qui puisse aller en quarts de finale, le demi-finales, la finale).