Les dégâts sont énormes. Deux hommes soupçonnés d’avoir volé près d’un milliard de jetons numériques sur une plateforme de cryptomonnaies ont été arrêtés en Italie et inculpés, avant d’être remis aux autorités françaises, a-t-on appris vendredi, confirmant une information du parquet. parisien.
Les policiers de l’Office de lutte contre la cybercriminalité (Ofac) ont été interpellés le 13 juin par Europol, l’agence européenne de police. Un milliard de « tokens » (jetons non fongibles) ont été dérobés sur une plateforme de cryptomonnaies basée aux îles Caïmans, soit un montant estimé à 14,2 millions de dollars, soit 12,9 millions d’euros !
« Les dégâts se mesurent surtout par la chute vertigineuse de la valeur des tokens de l’entreprise. En neuf heures, le token est passé de 0,014 dollar à 0,0029 dollar », explique à l’AFP Julie Benoit, responsable de l’unité d’enquêtes cyber de l’OFAC.
Un vol préparé bien à l’avance
Le 20 juin, une plainte avait été déposée par la plateforme auprès du tribunal judiciaire de Paris et la section cybercriminalité du parquet avait ouvert une enquête pour « atteinte à un système de traitement automatisé de données, vol en bande organisée et blanchiment en bande organisée ». Les enquêteurs de l’OFAC avaient alors été mobilisés et avaient rapidement identifié l’un des suspects, un ancien prestataire de l’entreprise.
« Le vol aurait été préparé à l’avance. Lorsqu’il était prestataire de services, il avait mis en place un accès lui permettant de retirer ultérieurement les fonds via un système de données automatisé », explique la commissaire Julie Benoit.
Suspect et complices localisés en Italie
Les enquêteurs finissent par localiser le principal suspect, ainsi que trois complices, en Italie, des trentenaires originaires principalement des pays de l’Est. La coopération judiciaire avec les autorités italiennes permet l’arrestation de ces quatre personnes.
A l’issue des auditions, deux mandats d’arrêt européens ont été émis contre l’ancien prestataire de services et un complice.
« Les deux accusés ont été placés en détention provisoire le 9 août dans l’attente de leur remise aux autorités françaises », a précisé Julie Benoit, précisant que les investigations se poursuivaient.