A Nishapur (Est), une femme de 27 ans, Fatemeh Abdullahi, a été pendue pour le meurtre de son mari qui était aussi son cousin. L’IHR indique avoir enregistré 223 exécutions cette année, dont au moins 50 pour le seul mois de mai, après une accélération des exécutions après la fin du Nouvel An perse et du Ramadan en avril. En Iran, l’un des pays qui exécute le plus avec la Chine et l’Arabie saoudite, les exécutions se font par pendaison.
La République islamique est le pays qui exécute le plus de femmes au monde, selon des groupes de défense des droits humains, qui affirment que nombre d’entre elles sont victimes de mariages forcés ou abusifs. En 2023, au moins 22 femmes y ont été exécutées, soit le nombre le plus élevé des dix dernières années, rapportent des ONG.
« Le silence de la communauté internationale est inacceptable », a déclaré à l’AFP le directeur d’IHR, Mahmoud Amiry-Moghaddam. « Ceux qui sont exécutés appartiennent à des groupes pauvres et marginalisés de la société iranienne et n’ont pas bénéficié d’un procès équitable. » L’IHR indique que Mme Moussavi a été détenue pendant quatre ans avant son exécution. Elle cite une source selon laquelle elle aurait été payée l’équivalent de 15 euros pour transporter un colis censé contenir des médicaments, mais contenant en réalité cinq kilos de morphine.
« Victimes bon marché »
Les condamnés à mort sont « des victimes bon marché de la machine à tuer de la République islamique, qui vise à semer la peur au sein de la population pour empêcher de nouvelles manifestations ». L’organisation affirme également qu’un membre de la communauté juive iranienne, qui a considérablement diminué ces dernières années mais reste la plus importante au Moyen-Orient en dehors d’Israël, risquait d’être exécuté de manière imminente.
Arvin Ghahremani, 20 ans, a été condamné à mort pour meurtre lors d’une bagarre de rue alors qu’il avait 18 ans. Il devrait être pendu lundi à Kermanshah (ouest). L’IHR évoque également le cas de Kamran Sheikheh, dernier membre vivant d’un groupe de Kurdes arrêtés en 2009 et 2010 pour « corruption sur terre », en lien avec leur appartenance présumée à des groupes extrémistes. Les six autres ont été exécutés en avril.