Ce sont deux études récentes qui alertent, une nouvelle fois, sur le risque de déficit cognitif prolongé, un an après avoir contracté le Covid-19. Le premier, publié début octobre dans la revue La Lancetteconcerne les sujets jeunes et sains qui ont été volontairement infectés par le virus SARS-CoV-2, et qui ont développé un Covid léger. La seconde, publiée le 23 septembre dans le journal Médecine naturellesuivi des personnes, âgées en moyenne de 54 ans, qui avaient été hospitalisées pour un Covid sévère.
Dans les deux cas, l’infection semble entraîner une altération prolongée des facultés cognitives, légère chez les jeunes et plus prononcée chez les personnes âgées. « Le Covid-19 n’est pas toujours un un coup dont on se débarrasse complètement : l’infection peut provoquer des séquelles cognitives prolongées, même légères très probablement »résume Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin (Yvelines).
Ce ne sont pas, en vérité, les premières études à alerter sur le phénomène. Le SARS-CoV-2 présente certes un fort tropisme pour les voies respiratoires (nez, gorge et poumons), mais il peut également toucher d’autres organes : les microvaisseaux, le cœur, les reins, le système digestif… et le cerveau, donc . Mais, ici, il ne s’agit pas d’examiner les complications neurologiques survenant lors des phases aiguës sévères de la maladie : accident vasculaire cérébral, délire ou confusion, troubles neuromusculaires, etc.
« Résultat inquiétant »
L’étude publiée par Thé Lancette ne parle cependant pas de « Covid long » concernant les patients sont suivis chez les jeunes, car les troubles cognitifs – objectivement mesurables – sont légers. De plus, si les tests mettent en évidence ces déficiences, les patients ne les perçoivent pas.
William Trender et ses collègues de l’Imperial College et du King’s College de Londres ont recruté trente-quatre participants volontaires, âgés de 18 à 30 ans, qui ont reçu une très faible dose de SRAS-CoV-2 (souche originale). a été injecté. Seuls dix-huit d’entre eux étaient infectés et les enquêteurs ont pu comparer le groupe infecté au groupe non infecté. Ils ont également pu évaluer les fonctions cognitives avant et après l’infection, chaque volontaire étant son propre témoin. « Le résultat est inquiétant, car ces jeunes en bonne santé présentent de légers déficits cognitifs, persistant au moins un an après l’infection »résume Lisa Chakrabarti, de l’Institut Pasteur, à Paris. « Cette détérioration est minime, mais significative. C’est d’autant plus important que la charge virale est élevée”ajoute M. Zureik.
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