Deux dirigeants d’une association de parents d’élèves condamnés pour détournement de près d’un demi-million d’euros.
Deux anciens présidents d’une antenne locale de la Fédération des parents de l’enseignement public (PEEP) du Havre ont été condamnés mardi soir à rembourser 429 475 euros à l’association. L’ancien président, devenu président d’honneur, a été poursuivi pour abus de confiance, blanchiment aggravé, faux et usage de faux entre 2009 et 2019.
Son successeur, poursuivi pour complicité, a reconnu à la barre avoir « fait preuve de négligence ». « Je reconnais les faits, on ne pouvait pas discuter avec elle, j’avais un peu peur d’elle, j’étais un peu naïf », a-t-il reconnu.
Selon le président Fabrice Lecras, le mode opératoire était toujours le même : les chèques étaient émis du compte PEEP local vers le compte PEEP 76 avant d’être versés au président. Ces ressources « très importantes » provenaient, assure-t-il, de subventions de la région Normandie et d’apports des parents.
« Un impact majeur pour l’association »
Le procureur de la République avait, plus tôt dans la journée, fustigé « ces détournements de fonds qui ont eu un impact majeur sur l’association » et « le cynisme » de cette dirigeante, qui procède à « des licenciements économiques alors que c’est elle qui siphonne les comptes. Elle décide de tout avec l’aide de son successeur.
L’ex-dirigeant, qui a reconnu les faits, a également écopé de 12 mois de prison avec sursis avec sursis et interdiction définitive d’exercer des fonctions associatives. Le principal prévenu, une mère mariée à un officier de marine, était absente, ayant été évacuée avant le début de l’audience par les pompiers pour cause de malaise.
Son complice a été acquitté de l’abus de confiance mais pas du blanchiment, pour lequel il a été condamné à payer solidairement 18 000 euros de dommages et intérêts (sur les 429 475 euros au total) et à huit mois de prison avec sursis.
L’avocate de la PEEP locale Laurence Houeix, devenue depuis l’Association d’éducation et d’entraide pour tous (ASET), a « du mal à comprendre comment elle a pu détourner 429 000 euros en dix ans. A l’été 2019, il ne restait plus que 4 000 euros sur le compte de l’association. « L’association a perdu du crédit », a-t-elle déclaré en parlant d’Aset, partie civile auprès de l’association départementale PEEP76 ainsi que de la fédération nationale et des deux trésoriers de l’association.