deux Conventions pour deux Amériques que tout sépare
Les républicains et les démocrates ont tenu leurs meetings à un mois d’intervalle dans deux grandes villes du Midwest, distantes d’environ 150 kilomètres. Pourtant, les deux événements auraient pu se dérouler à des années-lumière de distance, tant les deux partis se sont éloignés.
- Correspondant à Washington
La convention républicaine a eu lieu fin juillet à Milwaukee. Cette ville, qui fut l’un des centres de la puissance industrielle américaine, est aujourd’hui l’une des capitales de la Rust Belt, cette « ceinture de rouille » où les fermetures d’usines et les délocalisations ont conduit à la stagnation et au chômage. Les ateliers Harley Davidson, longtemps symbole de Milwaukee, ont été transformés en musée. La ville appartient à la Survoler le paysLE « pays que l’on survole », Surnom donné au centre des États-Unis par les habitants des grandes métropoles côtières, où se concentrent les richesses. Milwaukee symbolise également le basculement de l’Amérique ouvrière et industrielle vers le nouveau Parti républicain.
Le Wisconsin, ancien bastion démocrate, est devenu un État contesté, où l’issue de l’élection nationale se décide à quelques milliers de voix. C’est l’un de ceux qu’Hillary Clinton avait négligé dans sa campagne, et qui lui ont coûté la victoire. Le mois dernier, c’est là que s’est achevée symboliquement la transformation du Parti républicain entamée en 2016 avec l’élection surprise de Donald Trump. Le vieux parti d’Eisenhower et de Reagan, libéral économiquement et conservateur socialement, est devenu un parti populaire et populiste, isolationniste et aux tendances autoritaires, dévoué à la personnalité de celui qui a depuis révolutionné la politique américaine contemporaine.