Malgré la crise, le Salon des artisans a été un succès à Nouville. Une bouffée d’air frais pour les exposants, confrontés à une situation économique inédite. Le secteur est en grande difficulté, confirme Elizabeth Rivière, la présidente de la chambre des métiers et de l’artisanat, invitée du JT de NC la 1ère.
Les organisateurs du Salon des artisans attendaient 7.000 personnes à Nouville. Mais à la veille de la fermeture du site, ils étaient déjà 6.000, selon la CMA. Sa présidente, Elizabeth Rivière, s’est réjouie de ces chiffres encourageants sur le plateau de NC la 1ère, ce samedi 17 août.
« C’est une satisfaction particulière pour nos commerçants. Ce salon a été mis en place pour permettre à nos artisans de retrouver des clients et à la population de se retrouver. »
Acheter de l’artisanat, quand le pays est en crise… A première vue, cela peut paraître secondaire. Mais les Calédoniens ont pourtant répondu présents. « Ils ont joué le jeu et ont dépensé selon leurs moyens. »
Dans ce contexte économique très morose, « Les articles les moins chers sont forcément ceux qui partent en premier »note le président de la Chambre.
Pour vendre leurs produits, certains vendeurs proposaient des articles à prix cassés. « Je ne sais pas si cette tendance va perdurer, mais on a vu des policiers venir au marché pour ramener des souvenirs chez eux. C’est une clientèle qui peut compenser les pertes du secteur aujourd’hui. »
Sur 900 entreprises impactées par la crise sur le territoire, « 200 entreprises artisanales ont tout perdu »dit Elizabeth Rivière.
« Nous avions plus de 11 000 artisans et depuis la crise, nous en avons perdu 250. Le nombre d’artisans recensés est tombé à son plus bas niveau. On n’avait pas vu ça depuis 2016. On est inquiet car il y a une perte d’artisans mais aujourd’hui, il n’y a plus de création d’entreprises artisanales. »
Pour les personnes qui ont perdu leur emploi, la CMA offre : « une formation qui peut les aider à rebondir et pourquoi pas à créer une petite économie locale ».
Quant aux formations proposées au centre de formation et d’apprentissage de Nouville, trois ont pu rouvrir malgré la destruction du bâtiment lors des émeutes.Les autres sections devraient reprendre d’ici quinze jours et l’ensemble devrait reprendre d’ici un mois et demi, espère le président de la CMA. Nous avons besoin « d’ici là trouver les locaux et le matériel nécessaire. »
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Christian Favennec