Anne et Sophie Cordin détestent qu’on les appelle « les jumelles » mais sont catégoriques : « Il ne peut y avoir qu’une seule paire de jumelles en robe jaune qui font du sketch en France… » Culottées, elles le sont donc déjà avant même de candidater pour le casting de l’émission « Nus et culottés » sur France 5. Imaginée en 2012 par le duo Nans et Mouts, la série suit leurs périples, qu’ils commencent totalement nus. L’objectif est d’accomplir un défi qu’ils se sont lancé (voir une aurore boréale, faire un tour de montgolfière…), et bien sûr, de pouvoir se nourrir et se vêtir, en comptant sur la générosité des gens qu’ils rencontrent sur leur chemin.
Les sœurs Cordin, habitant toutes deux à Bordeaux, sont des aficionadas de l’émission depuis ses débuts. « Ils sont à moitié drôles, à moitié fous ! » s’accordent-elles. « Je me demandais déjà ce que l’expérience donnerait avec des femmes », se rappelle Sophie. Par un drôle de hasard, l’occasion leur est donnée de s’en assurer par elles-mêmes. Véritables professionnelles de l’auto-stop, comme l’assure Anne, les Cordin ont toutes les deux le goût de l’aventure. Lorsque Sophie découvre l’association Mad Jacques, qui organise une course en stop chaque été depuis la Creuse, elle s’abonne à leur newsletter, qui relaie l’ouverture du casting pour l’émission « Nus et culottés » en 2022.
Objectif cerf-volant
Ni une ni deux, le duo embarque dans l’aventure, au beau milieu du Festival d’Avignon : « On est parties un jour de relâche, en pleine chaleur avec l’objectif de faire du cerf-volant au lac de Monteux, en Provence. » Il leur faut alors tourner et éditer une vidéo de leur voyage sur vingt-quatre heures avant le mois de juillet. « C’était la bonne saison, avec pile assez de feuilles pour pouvoir se présenter aux gens correctement. » Plus de deux ans après, Anne et Sophie s’étonnent encore de la générosité de ceux qu’elles ont rencontrés : « Une serveuse nous avait donné les chaussures qu’elle portait ! » D’ailleurs, partir nues ne leur a finalement pas posé problème : « On se sent fortes, capables de tout », assure Sophie. Soutenue par Anne : « Et les gens qui nous aident nous donnent confiance en nous. »
« Les gens qui nous aident nous donnent confiance en nous »
Ce qu’elles en ont retenu en tant que femmes ? Les sœurs insistent bien : elles n’ont pas fait de mauvaise rencontre. « Les hommes que nous avons croisés étaient surtout étonnés. C’est presque nous qui faisions peur parfois ! » Mais leur engouement et leur sourire, « plus le fait que nous sommes des jumelles », attirent surtout une forme de curiosité bienveillante. Qu’Anne interroge néanmoins : « J’aimerais quand même tester de nouveau l’expérience sans caméra, pour voir si les gens viennent autant nous voir. »
Finalement, ce sont trois aventures dans le plus simple des appareils qu’Anne et Sophie auront réussi à boucler… pour ne pas être retenues par Nans et Mouts. « La dernière fois, on est plus parties pour le plaisir qu’avec un véritable espoir au bout. » C’est sans regret. « On vit tellement de choses en quelques jours au lieu de rester sur son canapé ! » À les entendre, tout le monde devrait se mettre au nu et culotté.