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Deux Basques qui voulaient « neutraliser » l’arsenal de l’ETA reconnus coupables mais exemptés de peine

Un rassemblement devant la mairie de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) en soutien à Jean-Noël Etcheverry et Béatrice Molle, le 3 avril 2024.

Deux personnalités basques de la société civile, arrêtées en 2016 en possession d’armes et d’explosifs de l’ETA qu’elles disaient vouloir « neutraliser » pour sauver le processus de paix au Pays Basque, ont été reconnus coupables mais exemptés de peine, jeudi 16 mai.

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Le militant écologiste Jean-Noël Etcheverry et la journaliste désormais à la retraite Béatrice Molle ont été reconnus coupables, le premier, de port, transport et détention d’armes et d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste, et pour le second de détention d’armes et d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste.

« Le délit de détention et (de) portant l’arme accusée, vous l’avez reconnue »a expliqué le président du 16e chambre du tribunal de Paris lors de la lecture de son jugement. « Ce délit est nécessairement commis contre vous »elle a continué.

Elle a également souligné que le délit était aggravé par la circonstance terroriste, l’ETA étant reconnue comme organisation terroriste. Et ce, même si les deux prévenus ont expliqué lors du procès avoir agi pour sauver le processus de paix au Pays Basque.

Mais si le « mobile » n’est pas pris en compte pour qualifier l’infraction, il l’est pour déterminer la peine, a ajouté le magistrat. Le tribunal correctionnel a ainsi exempté M. Etcheverry et M.moi Molle, et a estimé qu’il n’y avait aucune raison de les inclure dans le fichier des auteurs d’infractions terroristes.

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« Je considère l’exemption de punition comme une victoire »

Tous deux ont été arrêtés le 16 décembre 2016, avec trois autres personnes aujourd’hui décédées, lors d’une opération menée par les enquêteurs français en coopération avec la Guardia Civil espagnole, dans la maison de Béatrice Molle à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques).

Dans une pièce, les forces de l’ordre ont trouvé des armes de poing, des mitraillettes, des roquettes, des fusils d’assaut, des explosifs, des chargeurs et plusieurs milliers de cartouches.

Les prévenus, surnommés « Peacemakers », ont expliqué vouloir « neutraliser » ces armes, qui représentaient selon eux 15% de l’arsenal de l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna), afin de pousser les autorités à continuer sur la même voie.

En effet, quelques mois plus tard, le 8 avril 2017, une vaste opération de désarmement était organisée par Jean-Noël Etcheverry, bien que mis en examen et sous contrôle judiciaire, cette fois en accord avec les autorités françaises, permettant de récupérer la quasi-totalité des victimes. des armes restantes de l’ETA.

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« Nous aurions préféré l’acquittement, mais je prends l’exemption de peine comme une victoire, sans me vanter »» a déclaré Béatrice Molle après l’audience. « Je pense que le tribunal a quand même retenu la validité de cette action qui n’avait qu’un seul but, la paix. »

Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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