« Déterminé à rester dans la course », Biden défie les démocrates qui lui demandent de jeter l’éponge
Sa porte-parole a tenté de contenir une vague de spéculations déclenchée par un article du New York Times selon lequel un spécialiste de la maladie de Parkinson s’était rendu à la Maison Blanche huit fois en huit mois, entre l’été 2023 et le printemps dernier.
Rendez-vous avec un neurologue
« Le président (Joe Biden) est-il traité pour la maladie de Parkinson ? Non. (…) Prend-il des médicaments pour la maladie de Parkinson ? Non », a déclaré Karine Jean-Pierre, sans préciser qui le spécialiste était venu voir ni dans quel but, se retranchant derrière une obligation de « confidentialité ».
Elle a noté que Biden avait consulté un neurologue trois fois lors de ses examens annuels, dont le dernier a été rendu public en février, et qu’il avait été testé pour diverses maladies neurodégénératives lors de ces examens, avec des résultats négatifs.
Dans la soirée, l’exécutif américain est allé jusqu’à publier une lettre du médecin du président, confirmant que Joe Biden n’avait pas consulté de neurologue en dehors de ces contrôles annuels.
Biden restera candidat selon Trump
Les inquiétudes dans le camp démocrate montent depuis le débat fin juin contre Donald Trump, au cours duquel il est apparu très fatigué et confus. « Il avait l’air extrêmement pâle, c’est un euphémisme », a commenté lundi soir Donald Trump sur Fox News, pour sa première interview depuis leur duel télévisé. « C’était un débat étrange, car dès les deux premières minutes, les réponses qu’il a données n’avaient pas beaucoup de sens », a ajouté le républicain de 78 ans. Selon lui, le démocrate « ne veut pas abandonner » et pourrait bien rester candidat à l’élection présidentielle de novembre.
Biden a déclaré aux parlementaires qu’il n’était « pas aveugle » aux « inquiétudes » exprimées depuis le débat. Mais lors d’un appel diffusé dans l’émission matinale de MSNBC, il a violemment attaqué les rebelles de son propre parti. « Ces types qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. (…) Défiez-moi à la convention démocrate » en août, a déclaré Biden avec fureur.
Joe Biden accueille cette semaine à Washington le sommet de l’Otan. Ce sera l’occasion pour les dirigeants des pays alliés de jauger eux aussi de l’état du président américain, même si un porte-parole de l’exécutif, John Kirby, assure n’avoir « détecté » aucun signe d’inquiétude à ce sujet parmi les membres de l’Otan. Le président américain prévoit également de donner une rare conférence de presse en solo jeudi.
Biden « n’est pas la bonne personne »
L’octogénaire fait tout pour paraître dynamique et plein d’enthousiasme. Il a par exemple donné une série de discours et de bains de foule improvisés en Pennsylvanie dimanche. Joe Biden a également annoncé de nouveaux déplacements : vendredi au Michigan, un État qui, comme la Pennsylvanie, sera décisif en novembre, puis plus tard au Texas et au Nevada.
Plusieurs élus démocrates estiment désormais ouvertement qu’il est temps pour lui de jeter l’éponge. Un élu influent, Adam Smith, a déclaré à CNN que Joe Bien devrait « se retirer » car le président « n’est pas la personne adéquate pour transmettre le message du Parti démocrate ».
Mais d’autres lui ont apporté leur soutien, notamment Hakeem Jeffries, le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. « J’ai clairement indiqué publiquement au lendemain du débat que je soutenais le président Joe Biden… Ma position n’a pas changé », a-t-il déclaré à CNN.
Malgré ces divisions, la contestation va-t-elle se cristalliser et déboucher sur une offensive coordonnée, soutenue publiquement par de très grands noms du parti, pour inciter Joe Biden à céder son siège ? Il s’agirait d’une décision très lourde dans un calendrier extrêmement serré. D’abord, rien ne garantit que le président américain accepterait de céder son siège.