Destination Lune : Michelin teste ses pneus lunaires au Volcan de Lemptégy
L’entreprise Michelin s’associe à un groupe d’entreprises américaines pour équiper le rover de la future mission de la NASA vers la Lune. Le fabricant développe actuellement un pneu lunaire. Des tests sont actuellement menés sur le sol volcanique de la Chaîne des Puys, au volcan de Lemptégy.
Bien que le cratère pouzzolanique du volcan Lemptégy rappelle davantage Mars avec sa couleur rouge, il présente néanmoins quelques caractéristiques communes avec la Lune. « Le sol lunaire est très coupant, ici nous pouvons faire des tests d’endurance abrasive, voir si nos matériaux coupent ou résistent« , explique Julien Souquières, l’ingénieur d’essais en charge de ce projet lunaire chez Michelin. On est là loin du pneu de Monsieur Tout-le-Monde »,sur la Lune il fait très froid et les élastomères (note de l’éditeur : caoutchouc) sont très cassants, ils ne peuvent pas être utilisés« Il n’est pas non plus question de gonfler un pneu sur la Lune.
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Monter le pneu sans air
Au volant d’un véhicule expérimental créé par Michelin, il teste également la réaction de ce pneu lunaire aux montées et aux pentes car sur la Lune, le relief peut être très accidenté.C’est un pneu sans air« , explique l’ingénieur. Un pneu qui se dégonfle, « pour avoir la pression de contact la plus faible possible. Cela nous permet de rouler sur des surfaces très molles, comme la farine.« Une propriété également testée en tunnel de sable sur le site de Ladoux à Clermont-Ferrand.
10 ans, 10 000 km
« Un bac à sable de plus de 30 cm de profondeur, on voit à peine la trace du rover là où il est passé« , ajoute Sylvain Barthet, qui dirige le programme de recherche sur les roues sans air de Michelin, une technologie utilisée dans ce projet lunaire qui demande à l’entreprise de relever des défis de taille. Ces pneus doivent résister à des plages de température allant de -243 à +100 degrés et durer le plus longtemps possible. La Nasa s’est fixé comme objectif 10 ans et 10 000 km, quand les missions Apollo ne parcouraient pas plus de 40 km sur la Lune.
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Outre ces tests en laboratoire et au Volcan de Lemptégy, il reste les inconnues du rayonnement galactique et de la faible gravité, six fois moindre que sur Terre. Pour cela, pas d’autre choix que de faire de la modélisation informatique.
Ce véhicule d’essai et ses pneus Michelin vont désormais partir aux Etats-Unis pour de nouveaux tests. Le groupe clermontois saura au printemps prochain si son groupement d’entreprises a été retenu par la Nasa pour fabriquer le véhicule qui embarquera pour la mission lunaire de 2028.