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Des virus géants découverts sur la calotte glaciaire du Groenland pourraient limiter la fonte des glaces

Des virus géants découverts sur la calotte glaciaire du Groenland pourraient limiter la fonte des glaces

Lorsque Laura Perini brandit devant la caméra un sac transparent rempli d’un inquiétant liquide noir d’encre, on pourrait croire qu’il existe une pollution environnementale à grande échelle au Groenland. Il s’agit en réalité d’un échantillon de glace fondue dont la couleur n’a rien d’alarmant puisqu’elle est due à la présence naturelle d’algues – qui commencent à proliférer dès l’arrivée du printemps.

Lors d’une expédition sur ces terres gelées, le chercheur du département des sciences de l’environnement de l’université d’Aarhus (Danemark) a prélevé ces échantillons afin d’analyser leur composition. C’est ainsi qu’elle et ses collègues ont détecté des traces ADN… de virus géants !

Une précédente découverte de virus géants avait eu lieu dans l’océan Arctique, au bord d’un « lac » ou plus précisément d’une étendue d’eau douce surplombant l’eau salée. Mais c’est la première fois, selon la nouvelle étude, qu’ils sont repérés sur la calotte glaciaire, dans la neige noircie par les algues (Microbiome, 17 mai 2024).

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Atténuer la fonte des glaces

Dans les deux cas, ces virus de taille inhabituelle – de l’ordre du millionième de mètre (µm), quand les virus « classiques » se mesurent en milliardièmes de mètre (nm) – infectent des algues microscopiques. Cependant, la prolifération de ces « microalgues » assombrit la surface enneigée et réduit ainsi sa capacité à réfléchir le rayonnement solaire.

Indirectement, des virus géants pourraient donc contribuer à limiter la fonte des glaces. Ce qui, dans un contexte de réchauffement climatique, intéresse particulièrement certains scientifiques, d’autant que lorsque la glace fond, la surface réfléchit encore moins les rayons du soleil, créant ainsi un cercle vicieux.

« Nous ne savons pas grand-chose sur ces virus, mais je pense qu’ils pourraient être utiles pour atténuer la fonte des glaces causée par la prolifération d’algues »estime Laura Perini (communiqué de presse).

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« Nous ne savons pas encore à quel point ils sont spécifiques ni quelle serait leur efficacité. »souligne le chercheur. « Mais en les explorant davantage, nous espérons répondre à certaines de ces questions. » Une chose est déjà sûre : les virus géants du Groenland sont bien vivants, puisque des séquences d’ARN messager viral (ARNm) correspondant aux séquences d’ADN ont été identifiées.

Tout un écosystème

Toutefois, les virus géants ne sont pas seuls dans leur royaume. Loin de là. « Tout un écosystème entoure les algues »Laura précise Perini. « En plus des bactéries, champignons filamenteux et levures, il y a des protistes qui mangent les algues, différentes espèces de champignons qui les parasitent, et les virus géants que nous avons trouvés, qui les infectent. »

Ce sont donc ces trois derniers groupes – protistes, champignons et virus géants – que l’équipe devra continuer à étudier pour espérer comprendre le mécanisme de contrôle naturel qui s’exerce sur les algues.

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En attendant d’en savoir plus sur le rôle exact des virus géants dans l’écosystème, le chercheur promet la publication, plus tard cette année, d’un « autre étude scientifique » qui révélera « Plus d’informations sur des virus géants infectant une microalgue cultivée qui se développe à la surface de la glace de la calotte glaciaire du Groenland. »

Reste également à savoir si, à l’instar des partisans de la géo-ingénierie qui veulent apprivoiser le soleil, nous serons capables d’apprivoiser la puissance des virus géants. Ou même si cela serait souhaitable. Ne risquerait-on pas alors de mettre davantage en danger le fragile équilibre polaire ?

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