des vérifications effectuées suite à un signalement dans le Doubs
Une image, un regard tourné vers la caméra et une disparition toujours énigmatique. Qu’est devenu Xavier Dupont de Ligonnès depuis le 14 avril 2011, lorsqu’on le voit retirer de l’argent à Roquebrune-sur-Argens avant de disparaître dans les airs ? C’est la dernière image de cet homme, soupçonné d’avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes.
Ces dernières semaines, un nouveau signalement a été fait dans le Doubs. Un témoignage qui a immédiatement déclenché une série de contrôles, comme l’a révélé le procureur de la République, Étienne Manteaux.
Un reportage dans la communauté des sœurs de Béthanie
« Une femme pense avoir vu Xavier Dupont de Ligonnès à Montferrand-le-Château, au sein de la communauté des sœurs de Béthanie. Elle n’est pas formelle mais pense l’avoir reconnu », précise le magistrat. Une nouvelle piste qui a nécessité l’ouverture d’une enquête confiée aux gendarmes de la brigade de recherches (BR) de Besançon. « Les enquêteurs ont retrouvé des personnes présentes ce jour-là et ont procédé à de nombreux entretiens. Aucune autre personne n’est venue corroborer ce témoignage. »
L’ordre des sœurs de Béthanie a été fondé au XIXèmee siècle par le Père Lataste. Son objectif est d’accueillir les femmes à leur sortie de prison et de leur permettre de devenir religieuses, sans distinction entre elles et les autres sœurs. « Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il est seulement touché par ce que nous sommes », écrivait le père fondateur, béatifié par le pape Benoît XVI en 2012.
ADN prélevé dans une tasse
Des religieux au service de la réinsertion ? Autant d’éléments qui ont poussé les enquêteurs à s’intéresser de près à cette piste Doubian. « Ils ont trouvé divers objets dont une tasse. Elle a été prélevée afin d’être analysée, indique Étienne Manteaux. Les gendarmes ont contacté le juge d’instruction de Nantes, en charge du dossier, qui validera ou non les comparaisons ADN. A ce stade, on ne peut formellement exclure qu’il ne s’agisse pas de Dupont de Ligonnès. Mais rien d’autre ne corrobore cette hypothèse. Et ces déclarations interviennent quelques jours seulement après le témoignage médiatique de la sœur du fugitif… »
La piste religieuse déjà étudiée
La piste religieuse a déjà été étudiée à plusieurs reprises par les enquêteurs. Le 9 janvier 2018, une opération de police est menée dans un monastère du Var. Des gens disaient avoir reconnu le père de famille lors d’une messe. Les hommes de la PJ se sont rendus sur place et ont retrouvé le frère Jean-Marie Joseph, visé par ces dénonciations. « J’ai appris par la suite que les fidèles qui avaient alerté la police avaient cru reconnaître Xavier Dupont de Ligonnès à la place d’un moine… Et c’est moi, selon la police, que nous avons pris pour ce monsieur. J’ai été stupéfait », a confié cet homme à nos confrères de LCI.