Santé

Des vaccins pour guérir les personnes atteintes de cancer ?

Les données préliminaires d’une première étude chez l’homme sur une immunothérapie expérimentale à base d’ARNm (ARNm-4359), l’un des nombreux vaccins contre le cancer en cours d’essais cliniques dans le monde, ont été présentées au Congrès d’oncologie de Barcelone.

L’étude, financée par le laboratoire américain Moderna, a montré que le traitement, qui cible les patients atteints de cancer du poumon, de mélanome et d’autres tumeurs solides, « est bien toléré, sans effets secondaires graves, et peut stimuler le système immunitaire de l’organisme pour traiter le cancer plus efficacement », a déclaré le Dr Debashis Sarker, du King’s College de Londres, responsable de l’essai britannique. « Cependant, comme l’étude n’a porté que sur un petit nombre de patients, il est trop tôt pour dire quelle pourrait être l’efficacité de ce traitement pour les personnes atteintes d’un cancer avancé ».

Quelles autres avancées ?

La recherche sur les vaccins thérapeutiques antitumoraux a une histoire relativement longue, mais sans succès significatif à grande échelle. Des dizaines d’essais cliniques sont en cours.

Actuellement, le vaccin thérapeutique expérimental le plus avancé, Tedopi, est développé par la société de biotechnologie française OSE Immunotherapeutics chez des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules avancé.

Le Tedopi est également étudié à un stade plus précoce (phase 2) dans le cancer du pancréas et le cancer de l’ovaire.

Chez les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou, des essais cliniques de phase 2 sont menés sur un vaccin à ARNm de BioNtech et sur une thérapie vaccinale individualisée, produit phare de l’entreprise française Transgene.

Le laboratoire américain Moderna espère que son vaccin thérapeutique contre le cancer de la peau, actuellement en phase d’essai, sera approuvé dès 2025.

Comment fonctionnent ces vaccins ?

Les vaccins thérapeutiques, piliers de l’immunothérapie, sont conçus pour traiter le cancer existant plutôt que pour prévenir son apparition.

« L’objectif est d’obtenir une réponse immunitaire cellulaire capable de détruire les cellules tumorales tout en préservant les tissus sains », explique Olivier Lantz, responsable du laboratoire d’immunologie clinique de l’Institut Curie. « Nous éduquons le système immunitaire à reconnaître les cellules tumorales » afin de les éliminer.

Ces vaccins ciblent les mutations (néoantigènes) des cellules qui composent les tumeurs. Mais décoder toutes les mutations possibles est une tâche de longue haleine.

L’ARNm est une méthode permettant d’apprendre au système immunitaire à reconnaître ces néoantigènes pour combattre la tumeur. Les chercheurs utilisent également des vecteurs viraux ou des peptides.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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