Des symptômes « fulgurants », 5 000 décès par an, un vaccin inexistant… Qu’est-ce que la fièvre de Lassa, dont un cas a été repéré en Île-de-France ?
Selon l’Institut Pasteur, cette fièvre infecte 100 000 à 300 000 personnes par an et provoque 5 000 à 6 000 décès.
Peut-il se propager en France ? La fièvre de Lassa, maladie endémique à certains pays africains, a été détectée en Île-de-France ce jeudi, chez un militaire hospitalisé de retour de l’étranger. Son « L’état de santé n’est pas préoccupant »a précisé le ministère de la Santé, qui a toutefois précisé qu’un « Une enquête épidémiologique approfondie est en cours pour déterminer les personnes qui pourraient avoir été en contact à risque avec le patient ».
Car la fièvre de Lassa, hémorragique comme Ebola, est contagieuse. Détecté en 1960 dans la ville de Lassa au Nigeria, ce virus se transmet soit des animaux à l’homme, par contact avec des aliments ou des produits ménagers contaminés par les excréments ou l’urine d’un rongeur de type Mastomie – originaires d’Afrique et vivant à proximité des habitations – soit de personne à personne, par contact direct avec les sécrétions d’une personne infectée.
La période d’incubation varie de 2 à 21 jours. Selon l’Institut Pasteur, cette fièvre infecte 100 000 à 300 000 personnes par an et provoque 5 000 à 6 000 décès. Une infection asymptomatique survient dans 80 % des cas. Les 20 % restants peuvent cependant présenter les premiers symptômes. « foudre »tels que vomissements, nausées, douleurs abdominales, maux de tête, myalgies, arthralgies, asthénie… S’ensuivent des œdèmes, « signes hémorragiques »de« épanchements péricardiques et pleuraux » Et « plus rarement » encéphalite.
Pas de vaccin
Selon l’OMS, le taux de létalité de la pathologie est de 1 %, et de 15 % pour les patients présentant des formes graves. Le patient décède dans un contexte de « insuffisance rénale et hépatique », poursuit l’Institut Pasteur. La fièvre de Lassa est particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes, qui meurent fréquemment avec leur fœtus.
Pour les personnes infectées et symptomatiques qui survivent, des séquelles sont possibles. Une fatigue intense, des malaises et des étourdissements peuvent persister pendant plusieurs semaines. « Un tiers de ces patients présentent des séquelles graves : surdités unilatérales ou bilatérales, temporaires ou permanentes, et myocardites »poursuit l’institut.
Il n’existe actuellement aucun vaccin contre la fièvre de Lassa. Une seule molécule est efficace si elle est administrée tôt après l’infection : la ribavirine. « Or, les signes cliniques d’apparition de la maladie sont similaires à ceux observés pour d’autres pathologies, comme le paludisme ou la dysenterie, très fréquentes (en Afrique). L’implication du virus Lassa n’est donc souvent envisagée que plusieurs jours après l’apparition des symptômes.» conclut l’Institut Pasteur.