Des stars heureuses d’aider la représentation LGBT

Dans l’appartement parisien d’Élise Goldfarb, des affiches en faveur des droits des homosexuels ornent les murs, les livres débordent de la bibliothèque, la décoration est colorée, l’ambiance est chaleureuse. Un ton décontracté, reflétant la bienveillance sortir, le podcast lancé il y a trois ans par elle et Julia Layani. « Nous l’avons créé pour les personnes qui ont du mal à sortir. Nous voulions montrer des représentations de célébrités heureuses pour aider les personnes LGBT »explique Élise Goldfarb.
Les auteurs sont toutes les deux lesbiennes. Et leur coming out a été difficile. « Nous n’avions pas d’exemples auxquels nous identifier, à part Muriel Robin, Caroline Fourest et Amélie Mauresmo. On ne savait pas ce que signifiait sortir avec une fille : puis-je lui tenir la main dans la rue, comment faire l’amour avec elle, est-ce une vraie relation ? » liste Julia Layani. Élise Goldfarb fait mieux : « C’est alors que nous avons remarqué qu’il y avait un énorme manque de représentation. D’où l’idée de demander aux stars françaises de se confier. » D’Eddy de Pretto à Alice Coffin, en passant par Hoshi, Pomme, Xavier Dolan ou encore Augustin Trapenard, autant de témoignages nécessaires pour rassurer et informer les auditeurs concernés. « Si on a besoin de dire qu’on est gay, c’est parce qu’on est constamment muselé ! » s’indigne Élise Goldfarb.
l’homophobie tue
Les créateurs ont grandi dans des familles conservatrices et connaissent la difficulté d’admettre leur homosexualité. Dans la préface de leur livre éponyme (1), les créateurs de Sortir expliquer le poids de la religion : « Nous venons de familles où il y a beaucoup de pudeur et de non-dits », souligne Julia Layani. D’où cette troisième saison, actuellement en cours, qui a la particularité de donner la parole à un rabbin, un prêtre et un imam qui s’expriment sur le sujet de l’homosexualité dans les textes sacrés et de l’homophobie dans les religions. « Leurs discours sont assez ouverts, ils acceptent les personnes LGBT dans leur communauté religieuse, les conseillent et les aident », poursuit-elle. Car, dit Élise Goldfarb, « Le problème n’est pas la religion, ce sont les gens. La croyance et la foi appartiennent à celui qui croit ».
Les auteurs ont longtemps pensé que l’homosexualité n’était plus un tabou stigmatisant dans la société française. « Nous ne sommes plus à l’heure de Roméo et Juliette, où l’on meurt parce qu’on s’aime », se défend Élise Goldfarb. Mais, le 7 janvier 2023, le petit Lucas, 13 ans, s’est suicidé à cause du harcèlement qu’il subissait, directement lié à son homosexualité. Pour rappeler que l’homophobie tue, chaque épisode de cette troisième saison lui rend hommage. D’où l’importance, argumente Julia Layani, de ce podcast et du livre, « un objet qui peut être offert pour faire passer un message sans le dire ».
Grb2