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« Des solutions pour équilibrer les comptes » : quand les agriculteurs se tournent vers la coriandre pour recevoir plus d’aides

Face à la baisse de leurs revenus, certains agriculteurs français privilégient désormais la culture de coriandre bio, bien mieux pourvue en aides européennes que d’autres filières.

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Irrigation dans un champ après semis de coriandre. (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

La coriandre est au cœur d’une polémique, alors que sa culture séduit de plus en plus d’agriculteurs. Depuis le début de la crise agricole, de moins en moins d’agriculteurs se convertissent au bio en France (moins 54 000 hectares en un an en 2023) et ils dénoncent les normes excessives à respecter. Mais la culture de coriandre bio progresse fortement dans le pays, portée par les aides à la conversion promises par la Politique agricole commune (PAC) de l’UE.

Les syndicats et associations d’agriculture biologique dénoncent une utilisation abusive des aides de la PAC. Pour chaque hectare de coriandre cultivé en bio, la PAC promet 900 euros aux agriculteurs. La subvention à la conversion peut grimper jusqu’à 18 000 euros par an pendant cinq ans, alors qu’il n’y a pas de filière. Une véritable manne en pleine crise agricole, selon Sylvie Colas, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. « Les agriculteurs sont confrontés à la baisse de leurs revenus et cherchent désespérément des solutions pour continuer à équilibrer leurs comptes agricoles. »

Une dynamique préjudiciable à la filière bio, assure Philippe Camburet, patron de la Fédération nationale de l’agriculture biologique. « Les principales aides à l’agriculture biologique aident les exploitations qui vont s’engager durablement et non celles qui vont simplement tenter de faire un bon pari une année et qui in fine ne vont pas s’insérer durablement dans la filière et dans la transition agricole. »

En Occitanie, les surfaces de coriandre bio ont explosé : 11 000 hectares déclarés cette année, soit 50 millions d’euros d’aides à débloquer. Impossible pour le préfet de région, qui a plafonné la subvention à 2 700 euros par exploitation.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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