Santé

Des scientifiques révèlent les effets de la grossesse sur le cerveau de la mère

« Lorsque la neuroscientifique Liz Chrastil et son mari ont décidé de fonder une famille, elle n’a pas pu laisser passer l’occasion de s’étudier elle-même », explique Libération. Pendant des mois, avant, pendant et après la grossesse, elle a passé des scanners pour observer les changements biologiques qui s’opéraient dans sa tête. Libération explique : « Des zones clés de son cortex, la couche externe repliée du cerveau, se sont rétrécies, amincies et sont restées ainsi sur le long terme, tandis que les « autoroutes » reliant les différentes régions cérébrales se sont renforcées pendant la grossesse, puis sont revenues à leur état initial après la naissance de son fils. »

Moins de matière grise

La matière grise serait particulièrement touchée par les changements puisque son volume se réduit (de 4% dans le cas de Liz Chrastil). C’est dans cette matière grise que l’on retrouve « les cellules cérébrales, la gestion des pensées, des sensations et des souvenirs » explique Libération. Dans le même temps, la matière blanche qui fait la connexion entre les zones du cerveau se renforce.

La réduction de la matière grise est-elle une mauvaise nouvelle ? Pas forcément ! Libération explique : « Emily Jacobs, neuroscientifique à l’Université de Californie à Santa Barbara et l’une des responsables de l’étude, compare ce processus à l’œuvre de Michel-Ange, David. Vous commencez avec un bloc de marbre, et vous le taillez – cet élagage peut révéler une beauté sous-jacente. »

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Professeur Mickaël Dinomais : Si l’on regarde comment on utilise nos mains, beaucoup de gens vont spontanément dire : « je suis gaucher » ou « je suis droitier ». Pourtant, si on leur demande quel pied ils utilisent pour taper dans un ballon, ils se rendent parfois compte qu’ils n’utilisent pas le même côté que pour écrire. C’est ce qu’on appelle la latéralité : cela désigne l’utilisation préférentielle d’un côté du corps par rapport à l’autre. Dans la pratique courante, quand une personne dit être droitière, on suppose généralement qu’elle écrit de la main droite. Vous l’aurez compris, cette distinction n’est pas aussi simple car il y a des personnes très gauchers ou très droitiers, mais elle dépend souvent de l’activité. Par exemple, une personne peut écrire de la main droite et couper sa viande de la main gauche, etc. Il existe un continuum entre gaucher et droitier. Pour mesurer ce phénomène, on peut utiliser des tests comme le test d’Edimbourg.

Selon la neuroendocrinologue Margaret McCarthy, des études sur le cerveau des souris ont montré que les hormones provoquent des changements dans les circuits cérébraux « pour les rendre plus réactifs à leurs petits ». « Nous savons, grâce à la recherche sur les animaux, que l’environnement hormonal de la grossesse modifie le cerveau pour le préparer à la maternité », ajoute-t-elle.

Ray Richard

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