Les tardigrades, ces animaux microscopiques qui ressemblent à de petits ours à huit pattes, sont connus pour leur étonnante capacité à résister à des conditions environnementales extrêmes (radiations, vide spatial, températures…). En étudiant une nouvelle espèce de tardigrades, une équipe de scientifiques chinois vient d’identifier les gènes responsables de leur résistance aux radiations. Ils espèrent que leurs recherches pourront contribuer à améliorer les conditions de vie des astronautes.
Les tardigrades, également appelés « ours d’eauours d’eau « , sont micro-organismesmicro-organismes incroyablement durable. D’une taille moyenne comprise entre 0,3 et 0,5 mm, ils sont capables de survivre dans des conditions extrêmes : températures proches de zéro absoluzéro absoluradiation, pressionpression très haut et même le vide de l’espace ! Ces créatures fascinantes ont été découvertes au XVIIee siècle et continuent de susciter l’intérêt scientifique en raison de leur robustesse unique.
Des créatures étonnamment résistantes
Les tardigrades se trouvent un peu partout sur la planète, dans des environnements très divers, des sommets de l’Himalaya jusqu’aux profondeurs des océans, à toutes les latitudes. Les tardigrades sont si résilients en partie à cause d’une propriété unique : ils sont capables d’entrer dans un état de « dormance » appelé cryptobiosecryptobioseoù ils se déshydratent presque complètement et suspendent leur métabolismemétabolisme. C’est ce mécanisme qui leur permet par exemple de résister au vide de l’espace : en 2007, les tardigrades sont devenus les premiers animaux à survivre dans des conditions spatiales, avec un taux de survie d’environ 68 % pour un duréedurée Exposition de 10 jours. La durée maximale de leur cryptobiose n’est pas encore connue.
En avril 2019, une sonde a emmené un millier de tardigrades sur la Lune, seul animal connu résistant au vide spatial et au manque d’oxygène. © France Culture, YouTube
Le secret de leur résistance aux radiations révélé ?
Un nouvel élément vient d’être ajouté à notre compréhension de ces étonnantes créatures : des scientifiques chinois ont identifié une nouvelle espèce de tardigrades, nommée Hypsibius henanensisdont génomegénome contient plusieurs milliers GênesGênes s’activant lorsque l’animal est soumis à des radiations. Ils ont publié leur étude dans la revue Science. Après le bombardement Hypsibius henanensis de radiations à des doses plusieurs fois supérieures aux doses létales pour l’homme, les scientifiques ont observé l’activation de près de 3 000 gènes, associés entre autres à la réparation de l’ADN, à la division cellulaire, ou encore réponses immunitairesréponses immunitaires.
L’un des gènes les plus actifs, nommé DODA1semble permettre aux tardigrades de produire des pigments antioxydantsantioxydants appelés bétalaïnes, qui peuvent éliminer certains des produits chimiques nocifs à l’intérieur des cellules causés par les radiations. Lorsque les chercheurs ont traité des cellules humaines avec des bétalaïnes tardigrades, ils ont constaté qu’elles survivaient bien mieux aux radiations que les cellules non traitées. Forts de ces découvertes, les scientifiques espèrent que leurs travaux pourront ouvrir la voie à une meilleure protection des astronautesastronautes contre les contraintes des missions de longue durée.