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Des sanctions juridiques sévères pour les émeutes au Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Keir Starmer dans la salle des opérations spéciales de commandement et de contrôle de la police au siège de la police de Lambeth à Londres, le 9 août 2024.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer avait promis que les émeutiers feraient face « toute la force de la loi »Deux semaines après le début des violences racistes qui ont touché de nombreuses villes du Royaume-Uni, suite à la mort de trois enfants dans une attaque au couteau dans la ville de Southport le 29 juillet, faussement attribuée sur les réseaux sociaux à un récent migrant musulman, la justice britannique a en effet multiplié les peines sévères.

Selon un décompte de la BBC publié mardi 13 août, la quasi-totalité des personnes déjà condamnées pour leur participation aux violences ont été envoyées en prison. Sur les 54 condamnations, 47 adultes et trois mineurs ont écopé d’une peine de prison ferme, d’une durée moyenne de deux ans. Au total, 275 personnes sont poursuivies pour leur rôle dans les émeutes. Ceux qui ont plaidé coupable ont été jugés selon une procédure accélérée ; les autres ont été presque systématiquement placés en détention provisoire, en attendant des procès qui devraient avoir lieu principalement en septembre.

Les peines ont été particulièrement sévères pour ceux qui n’avaient pas participé directement aux émeutes mais qui avaient incité à la violence sur les réseaux sociaux. À Northampton, un homme de 26 ans qui avait appelé à brûler des hôtels et des cabinets d’avocats venant en aide aux migrants a été condamné à 36 mois de prison. La police n’a eu aucun mal à le retrouver : il avait posté les messages sur son compte X, sur lequel il était inscrit sous son vrai nom et avec une vraie photo de profil.

Des profils diversifiés

Le gouvernement travailliste a également annoncé son intention de renforcer les textes punissant la haine en ligne, sans préciser comment. Le Royaume-Uni a toutefois adopté en 2023 un tout nouveau texte, l’Online Safety Act, qui encadre très largement les réseaux sociaux.

Parmi les personnes condamnées pour violences physiques, les profils sont relativement diversifiés. Si la grande majorité des personnes jugées sont des hommes blancs, l’âge des accusés varie de 12 à 69 ans, et comprend des chômeurs, des salariés et des retraités. Seule une faible proportion des condamnés avait déjà un casier judiciaire ; beaucoup ont expliqué lors des audiences s’être laissées emporter, sans pouvoir expliquer le niveau de violence commis, notamment contre les policiers.

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Une poignée de contre-manifestants ont également été condamnés – à Leeds, deux hommes ont été condamnés à des peines de prison après s’être battus avec un groupe d’hommes portant des drapeaux britanniques. Et un conseiller travailliste d’une banlieue de Londres, Ricky Jones, a été placé en détention provisoire – il doit être jugé pour incitation à la violence, après avoir déclaré que « couper la gorge » des extrémistes de droite lors d’une manifestation.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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