des quilleurs d’un club de pétanque expulsés de Montmartre
Depuis le 19 avril, une vingtaine de licenciés du Clap se relaient jour et nuit, dormant sous des tentes, pour empêcher leur expulsion du terrain cédé par la mairie de Paris à un hôtel de luxe attenant.
La police a délogé plusieurs sympathisants du bowling de Montmartre, site qu’ils occupaient depuis plusieurs mois pour protester contre une décision de justice, une opération d’évacuation confirmée par la mairie de Paris.
Assises par terre, une vingtaine de personnes, dont des membres du club de pétanque de Montmartre (Clap), ont manifesté ce lundi après-midi contre leur expulsion de ce boulodrome, fréquenté depuis un demi-siècle, et situé sur la très chic avenue Junot (18e), en vertu d’une décision du Conseil d’Etat, saisie par la mairie de Paris, propriétaire du terrain.
« C’est scandaleux »
« C’est scandaleux »certains d’entre eux ont crié. Peu après 17h00, une vidéo, publiée sur
« Depuis ce (lundi) matin, la police nationale est intervenue pour que la Ville puisse redéposer ce local et pour que l’occupation illégale qui était en vigueur, malgré cette décision du Conseil d’Etat, prenne fin »a déclaré Kévin Havet, adjoint au maire PS du 18e arrondissement en charge de la Sécurité. Depuis le 19 avril, certains des 300 licenciés du Clap se relaient jour et nuit, dormant sous des tentes, pour empêcher leur expulsion du terrain de pétanque, un espace vert protégé niché au cœur de la colline.
Fin mai, la préfecture de police indiquait que si la médiation proposée n’aboutissait pas, le « concurrence de force publique » serait demandé pour cette expulsion. De son côté, la mairie de Paris comptait récupérer ce boulodrome, que le club « occupé »selon elle, « sans droit ni titre » depuis 1971, pour en faire un « Espace vert accessible » aux Parisiens qui « en sont privés depuis trop longtemps ».
« Légère perplexité »
En juillet 2023, des élus parisiens, divisés sur le sujet, ont confié ce terrain pour douze ans à l’hôtel de luxe attenant, qui s’est engagé à payer une redevance annuelle de 60 000 euros, à le végétaliser et à l’ouvrir au grand public. public. « Nous sommes un club de pétanque, nous sommes un club historique, nous nous battons depuis des années pour rester sur nos terres face à un hôtel de luxe qui veut développer son activité »a déploré, les larmes aux yeux, Sallie Oxenham, une Parisienne de 40 ans.
« J’ai été accueilli avec un grand cœur ouvert pour apprendre ce jeu que j’adore »» a déclaré cette Britannique, membre du club depuis neuf ans. « Je ne suis pas sûr que les Français puissent voir avec les mêmes yeux qu’un étranger à quel point l’histoire qui s’y trouvait est précieuse »a-t-elle estimé. « Si les gens du CLAP sont licenciés, c’est tout simplement pour permettre à la maison voisine du club de reprendre la gestion du terrain et d’en faire quelque chose d’assez nébuleux pour le moment »a dénoncé, à l’AFP, le député Aymeric Caron, venu soutenir les quilleurs.
« Légère perplexité de voir qu’une mairie pourtant socialiste préfère un projet de tourisme de luxe à un club de pétanque de riverains de toutes couches sociales présents depuis 50 ans sur une place classée »a écrit sur X l’acteur Fabrice Luchini, soutien des quilleurs depuis le début du conflit.