Des policiers de Brav-M devant la justice pour violences lors d’une manifestation contre la réforme des retraites de 2023
Un enregistrement sonore rendu public a révélé des intimidations et des insultes de responsables de cette brigade motorisée envers des manifestants à Paris, dont un jeune homme noir.
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Des policiers de la Brav-M devant la justice. Deux policiers des brigades de répression des actions violentes motorisées, qui dépendent de la préfecture de police de Paris, doivent comparaître pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et « menaces de violences », jeudi 5 septembre, à partir de 13 heures, devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
L’audience, initialement prévue le 7 mars, a été reportée à « communication en copie incomplète ». Le procès pourrait être à nouveau reporté, selon le parquet de Bobigny, si le tribunal décide de joindre le dossier d’autres policiers de la Brav-M également mis en cause.
Les faits remontent au 20 mars 2023, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites à Paris. Un groupe de sept personnes a été interpellé, sans qu’il ait été possible d’établir leur participation à la manifestation ou à des dégradations commises à proximité. Dans un enregistrement sonore de 23 minutes, que franceinfo a pu consulter, on peut entendre les fonctionnaires tenir des propos insultants et menacer les personnes interpellées. « Vous n’avez jamais travaillé et vous protestez contre la réforme des retraites ? », « Votre vie ne tient qu’à un fil », lancer notamment deux d’entre eux à un « étudiant », prénommé Salomé. A ses côtés, Souleyman, un étudiant tchadien et seul jeune noir du groupe, est particulièrement maltraité. Il reçoit des insultes et des commentaires humiliants.
Au lendemain de la diffusion de l’enregistrement audio, le préfet de police de Paris a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui a mené l’enquête. Dix policiers présents au moment des faits ont été identifiés, selon le rapport de l’IGPN consulté par franceinfo. La plupart d’entre eux ont reconnu les propos tenus. « déplacé » Ou « maladroit », mais nie tout « caractère sexiste, raciste ou antisémite ». Certains s’excusent. Quatre mois après les faits, le parquet de Bobigny a ordonné le renvoi devant la justice de deux des dix policiers.
L’avocat de Souleyman et Salomé considère également ces procédures « limité »Il a donc déposé, au nom de ses clients, des convocations directes concernant davantage de responsables de Brav-M. Selon Arié Alimi, les motifs de convocation à comparaître devant le tribunal sont désormais élargis, et concernent les violences à caractère raciste et les faits d’agression sexuelle rapportés par les victimes lors des palpations. Par ailleurs, Souleyman n’est plus la seule personne considérée comme victime : Salomé l’est aussi, alors que sa plainte avait initialement été classée sans suite par le parquet. Tous deux assurent à franceinfo qu’ils seront présents à l’audience jeudi.
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