Des pluies torrentielles redonnent vie à un lac désertique, pour la première fois depuis 1986
Habituellement aride, le désert marocain a été submergé par des pluies torrentielles durant le mois de septembre. Une première depuis plus de 50 ans, selon le National géographique et les médias espagnols El País. « La dernière fois qu’il y a eu de l’eau, c’était en 1968 », a déclaré Adel Munan, chercheur à l’Université de Kénitra.
La réapparition d’un lac
Ces précipitations exceptionnelles ont transformé les dunes en un réseau de lagunes et de ruisseaux. Le lac Iriqui, autrefois asséché, a refait surface. Il mesure désormais 13 kilomètres de long et 11 kilomètres de large. Les images satellites de la NASA et du programme européen Copernicus ont confirmé cette transformation spectaculaire.
Toutefois, cette modification des paysages n’est pas sans conséquences sur la biodiversité. En effet, ces nouvelles zones humides, situées sur la route migratoire de diverses espèces d’oiseaux, redonnent vie à des écosystèmes oubliés. Cela pourrait notamment permettre la réapparition d’espèces anciennes comme les triops.
« Du jamais vu »
Les pluies, concentrées sur quelques jours, ont atteint jusqu’à 250 millimètres dans certaines régions, ce qui représente l’équivalent des précipitations annuelles moyennes. Selon Hucín Yuaabed, de la Direction générale marocaine de la météorologie, c’est « du jamais vu ». Les précipitations pourraient même modifier le climat de la région en augmentant l’humidité et l’évaporation.
Ces intempéries ont cependant causé des dégâts considérables. Les inondations ont dévasté plusieurs villages et causé la mort d’au moins 28 personnes. L’aéroport de Marrakech a même été contraint de rediriger plusieurs vols en raison d’accumulations d’eau. Selon les experts, cette transformation soudaine du Sahara est l’un des nombreux effets du changement climatique.