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Des pilotes ukrainiens formés en France pour reprendre le contrôle du ciel

Il devra tout apprendre, plus vite que d’habitude, avant de se lancer immédiatement dans la bataille. Assis aux commandes d’un avion d’entraînement de chasse, un Ukrainien d’une vingtaine d’années incarne l’espoir de Kiev de reprendre le contrôle du ciel à la Russie.

Son identité reste secrète et il n’est pas autorisé à parler aux journalistes. Lui et neuf autres pilotes ukrainiens suivent une formation accélérée de six mois au lieu de 18, sur une base française dont la localisation est tenue secrète pour des raisons de sécurité.

« Nous faisons tout pour que cela se réalise le plus rapidement possible »le colonel qui commande la base se confie à un groupe de journalistes.

Car le temps presse, face à la progression lente mais constante de l’armée russe : mi-mai, le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky affirmait à l’AFP qu’il lui fallait 120 à 130 F-16 pour mettre fin à la domination de Moscou. dans l’air.

Une supériorité synonyme d’attaques contre les infrastructures civiles ukrainiennes et d’obstruction à la circulation des troupes sur la ligne de front.

Après le feu vert de Washington, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique se sont engagés à livrer 91 avions F16. Les premiers sont attendus cet été.

Mais pour faire fonctionner ces joyaux de technologie, il faut des pilotes capables de maîtriser au minimum les techniques de vol, l’identification des cibles et le maniement des armes.

La France s’est donc engagée à former 26 Ukrainiens sur les F-16 sur deux ans. Un effort majeur pour sa Force aérienne et spatiale, habituée à former chaque année une trentaine de pilotes français.

Paris, qui ne dispose pas de ce type d’avions, a annoncé qu’elle vendrait des Mirage 2000-5, qui nécessiteront une formation finale différente pour les pilotes et les mécaniciens, après un tronc commun.

Depuis cette annonce du président Emmanuel Macron, ni le nombre d’appareils ni le détail de cette formation n’ont été dévoilés.

Pendant ce temps, sous un ciel gris, des aviateurs ukrainiens âgés de 21 à 23 ans apprennent la navigation, le ciblage et le tir à bord des Alphajets, biréacteurs franco-allemands qui servent à entraîner les chasseurs français depuis plus de 40 ans.

Ils ont été remplacés en 2023 par des Pilatus PC-21, une hélice biplace de conception suisse. Mais les 43 Alphajets encore à la disposition de l’armée française ont repris du service.

Ce jour-là, l’objectif est de voler à basse altitude, à 700 kilomètres par heure.

« Ça va bouger »

«Ça va bouger», prévient le longiligne commandant d’escadron, juste avant le décollage. Une vingtaine d’instructeurs et anciens pilotes français, rappelés pour leurs compétences sur Alphajet, sont présents autour des élèves.

« Plus nous volons bas, plus tard nous sommes détectés. Voler à cette altitude permet de ressentir la vitesse » et ses dangers, explique ce lieutenant-colonel.

En mars, les étudiants ukrainiens lui ont été confiés après une formation initiale au Royaume-Uni, où ils ont suivi un programme de 50 séances sur simulateur et 80 heures de vol sur Alphajet.

Leur séjour en France constitue une nouvelle étape de leur formation sur les F-16, confiée à une coalition de 11 alliés de l’Ukraine mise en place en juillet 2023, dont le Royaume-Uni, le Canada et des pays européens.

Les étudiants ont déjà effectué une centaine d’heures de vol sur l’Aero L-39, un avion d’entraînement tchèque largement utilisé dans les pays de l’ex-Pacte de Varsovie, en Europe orientale et centrale.

Au Royaume-Uni, ils entreprennent, à bord d’avions à hélices Grob, de rompre avec la culture soviétique dans laquelle « le pilote est le bourreau de celui qui le contrôle au sol », explique le commandant. L’objectif est de« acquérir l’initiative, l’autonomie, la prise de décision, qui font la force du système occidental ».

Les pilotes se rendront ensuite dans un pays non encore désigné, potentiellement la Roumanie, où ils complèteront leur formation à bord des F-16 pendant quatre mois.

Ils ne seront prêts qu’à la fin de l’année, au mieux. Mais il n’y a aucun moyen de faire autrement.

« Un F-16 est plus complexe qu’un Alphajet. Ça va plus vite, ça accélère plus vite, le système d’armes est plus complexe”explique un instructeur, qui a volé en Afghanistan, au Sahel et en Centrafrique.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.

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