Des phoques porteurs de la rage mordent des nageurs en Afrique du Sud
Connus pour être calmes et joueurs avec les touristes, certains phoques du Cap malades ont attaqué des nageurs et des surfeurs.
D’habitude, on sourit béatement en les voyant. Désormais, on redoute leur réaction. Depuis plusieurs semaines, certains touristes ne prennent plus la peine d’approcher les otaries à fourrure du Cap, en Afrique du Sud, qui constituent pourtant une véritable attraction pour les visiteurs de passage. Et pour cause, onze mammifères de cette espèce de phoque viennent d’être testés positifs au virus de la rage.
Ces dernières semaines, leur comportement agressif inquiète les autorités sanitaires. Le déclencheur a eu lieu en mai dernier, sur une plage de Muizenberg, au sud de la ville. Selon le journal Le gardien En quelques minutes, au moins trois surfeurs ont été mordus et un phoque a été retrouvé avec de graves blessures à la tête, probablement causées par ses compagnons. Quatre autres phoques ont ensuite été abattus par les autorités sanitaires, avant d’être testés pour la rage. Trois d’entre eux étaient déjà porteurs du virus, selon les médias scientifiques. Sciences en directet il pourrait s’agir de la première épidémie majeure de cette maladie chez les mammifères marins.
Aucun humain infecté à l’heure actuelle
Selon le quotidien anglais, «De nombreuses personnes ont été mordues par des phoques enragés » mais aucun d’entre eux n’a contracté l’infection jusqu’à présent. Depuis deux ans, on observe sur la côte du Cap des changements d’attitude des animaux et une augmentation des attaques sur les humains.
Des scientifiques de l’Université de Pretoria, dans l’est du pays, ont maintenant commencé à effectuer des tests pour déterminer l’origine du virus, ainsi que des tests rétroactifs sur des échantillons de cerveau de phoques de 2021. Ces recherches aideraient à déterminer le taux de transmission de la maladie et à limiter sa propagation parmi les otaries ou d’autres animaux marins de la région.
Vigilance lors des visites
A l’heure actuelle, les autorités du Cap s’inquiètent des conséquences d’un tel virus sur leurs phoques et conseillent aux touristes et baigneurs d’agir avec prudence pour éviter toute contamination humaine. On estime qu’environ un millier d’otaries à fourrure bordent la côte du Cap, partie intégrante de l’activité touristique de la région. Des sorties en bateau sont organisées quotidiennement pour les observer, notamment sur l’île Duiker (surnommée Seal Island) au large de Hout Bay, célèbre pour sa colonie d’otaries à fourrure.
Les autorités de la ville conseillent de prévenir en cas de morsure, de rester vigilant, de se tenir à bonne distance de ces animaux et d’éviter de les toucher (vivants ou morts). Pour rappel, la rage est une maladie mortelle transmise principalement par la salive. Les symptômes peuvent prendre entre une semaine et deux ans pour apparaître, mais surviennent souvent un à trois mois après l’exposition. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 59 000 personnes meurent chaque année de la rage dans le monde, la principale cause d’infection chez l’homme restant les morsures de chiens domestiques.