Des personnes s’identifiant comme « DZ Mafia » nient leur implication dans une vidéo
S’il s’agit bien des trafiquants en question, cette mise en scène empruntée au FLNC ou plus récemment aux cartels sud-américains, constituerait une première dans l’histoire du trafic de drogue en France. En effet, la séquence, qui circule depuis mercredi sur les réseaux sociaux, montre des personnes se réclamant de la « DZ Mafia ». Ces individus nient toute implication dans la dernière série de meurtres qui ont ensanglanté Marseille. Les enquêteurs marseillais de la cellule cybercriminalité travaillent déjà à l’analyse du document, nous dit-on. 20 minutes et Le parquet de Marseille a ouvert une enquête.
Nous comptons a priori treize personnes cagoulées debout derrière un quatorzième individu. Ce dernier lit un texte depuis un téléphone portable, les bras écartés sur un bureau recouvert de tissu blanc portant le logo « DZ Mafia » en ruban noir.
Pendant un peu plus d’une minute, l’orateur à la voix déformée, couvert de vêtements noirs de la tête aux pieds et les yeux cachés par un masque de ski, explique que « la mafia DZ n’a rien à voir avec ni de près ni de loin dans tout ce qui s’est passé ». » et espère « qu’il ne s’agisse plus de jeunes enfants de (la) ville marseillaise ou d’ailleurs ».
Une vidéo est probablement apparue peu après minuit
La séquence, filmée dans une salle propre et étroite, aux murs blancs et au sol recouvert d’un clair imitation parquet, n’a visiblement pas échappé aux enquêteurs marseillais de la cellule cybercriminalité. À première vue, l’hypothèse d’une vidéo générée par l’IA semble peu probable. Jugée « crédible » par deux sources policières bien informées, la vidéo doit tout de même être considérée avec prudence en attendant son éventuelle authentification. Son origine ? Un compte TikTok sur lequel il a été posté vers 2 heures du matin ce mercredi.
Mais la méthode interroge autant que le contenu. Jamais auparavant un réseau de trafiquants de drogue français ne s’était ainsi exprimé publiquement.
Aussi, ce « communiqué » entend « rétablir la vérité » et démentir les révélations faites par Hacène L., un détenu de 23 ans originaire de région parisienne. Prisonnier qui aurait déclaré à la justice qu’il travaillait pour la mafia DZ et qu’il était l’instigateur de plusieurs meurtres impliquant des enfants. « L’enfant de quatorze ans et le recours aux VTC pour commettre un délit n’ont rien à voir avec nos méthodes. Nous avons suffisamment d’hommes, de véhicules, de moyens pour agir », conclut le communiqué, qualifiant Hacène L. de « malade et mythomane ».
Mais quel que soit ce déni, la justice et les enquêteurs imputent les meurtres de Nessim Ramdane et du jeune de 15 ans à une guerre entre la « mafia DZ » et « les Noirs ». Et ce, « pour le contrôle d’un point de deal », a expliqué Nicolas Bessone, le procureur de la République de Marseille, ce dimanche.