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Des personnes déplacées dans le nord d’Israël se retrouvent sans abri à cause des menaces du Hezbollah libanais

Le mouvement islamiste chiite a lancé dimanche des centaines de drones et de roquettes contre des cibles militaires en Israël, qui avait anticipé l’attaque en frappant des milliers de lance-roquettes.

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Des habitants de la ville d'Acre, dans le nord d'Israël, examinent les dégâts causés par l'assaut du Hezbollah, le 25 août 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Israël a affirmé avoir déjoué dimanche 25 août une attaque de grande ampleur du Hezbollah en menant des frappes préventives au Liban. Le mouvement chiite a quant à lui affirmé avoir tiré plus de 320 roquettes sur des cibles militaires. Les déplacés du nord de l’Etat hébreu suivent de près cette montée des tensions, avec l’espoir d’une invasion terrestre de l’armée israélienne au sud du Liban pour leur permettre de rentrer chez eux.

Dans un hôtel de Nahariya, ville du nord d’Israël, des personnes déplacées ont suivi les événements minute par minute, comme Albert, originaire de la petite ville de Shlomi, adossée à la frontière libanaise : « J’ai été réveillé à 4h30 du matin par un bruit assourdissant. Il y avait beaucoup d’avions au-dessus de ma tête et je me suis dit : « Ah, enfin ! » » Albert pense alors que l’armée israélienne vient de lancer l’assaut pour repousser les combattants du Hezbollah plus au nord et permettre aux résidents israéliens de rentrer chez eux.

C’est ce qu’il attendait depuis le 17 octobre, date à laquelle il a quitté son village, le cœur lourd. Mais ce n’est pas le cas : « Nous sommes très déçus car l’armée ne prend pas ses responsabilités. Pourquoi devrais-je vivre comme un réfugié pendant dix mois ? » « La seule façon de résoudre le problème est d’entrer en guerre avec le Hezbollah », il assure.

Le ressentiment est palpable et l’amertume visible sur le visage de Liora qui a perdu son emploi d’assistante maternelle il y a plus de dix mois. Comme toutes les personnes déplacées, elle ne supporte plus cette vie. « C’est difficile à dire, mais nous prions pour qu’une guerre ait lieu, elle se lamente. On va d’hôtel en hôtel, on vit à trois dans une petite chambre. On nous a abandonnés, c’est très triste. »

Dans les zones où vivaient ces déplacés, les maisons sont aujourd’hui désertées ou détruites par les roquettes et les obus tirés par le Hezbollah. Jacky, père de quatre enfants, ne comprend pas pourquoi cette situation perdure. Il fustige le gouvernement israélien : « Ils auraient dû profiter de notre absence et déclencher une guerre pour mettre fin à tout cela. Nous ne pouvons pas rentrer chez nous car notre ville est devenue une zone militaire. » Jacky dit, comme tous ces déplacés, qu’il veut la guerre, mais seulement pour forcer le Hezbollah à négocier une paix durable.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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