Des patients de psychiatrie privés de sortie lors du passage de la flamme olympique à Nantes
Selon une note confidentielle consultée par France Culture, la préfecture de Loire-Atlantique a décidé de restreindre les autorisations de sortie pour les patients internés sans consentement jusqu’au 6 juin.
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La préfecture de Loire-Atlantique a décidé de restreindre les autorisations de sortie des patients psychiatriques traités sur décision d’un représentant de l’Etat (patients SDRE) jusqu’au 6 juin pour des raisons de sécurité, lors du passage de la flamme olympique dans le département, selon une note confidentielle consultée mardi. Le 4 juin par France Culture et révélé par Médiacités.
La décision a été prise lors d’une réunion de sécurité en présence du préfet de Loire-Atlantique Fabrice Rigoulet-Roze, et du directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS). L’instruction a été transmise aux chefs d’établissements prenant en charge des patients admis en soins psychiatriques sans consentement. A noter que selon l’article L. 3213-9-1 du code de la santé publique, le préfet doit « ordonner la levée de la mesure de soin sans consentement »si deux psychiatres émettent un avis en ce sens.
« C’est vraiment scandaleux car il y a de l’argent pour faire circuler la flamme olympique, mais il n’y en a certainement pas pour fournir des soins de qualité », fustige sur France Culture, Olivier Terrien, secrétaire général CGT du CHU de Nantes. Il appelle plutôt l’État à fournir des ressources pour ces patients « pour suggérer que ces patients pourraient être dangereux si on les laissait sortir pendant les festivités. »
Élise Le Bail, infirmière psychiatrique et déléguée CGT au CHU de Nantes est également d’accord : « On s’inquiète d’une flamme olympique alors que l’urgence n’est pas là ». Elle dénonce une situation « intolérable » chez un psychiatre. « Onze lits de pédopsychiatrie ont fermé à Saint-Nazaire alors qu’il n’y a que 14 lits dans le département. Vendredi dernier, dix mineurs étaient hospitalisés à Saint-Jacques (hôpital psychiatrique de Nantes) en psychiatrie pour adultes. Nous avons une demande énorme, il faut les mettre à l’abri », ajoute Élise Le Bail.