Une vidéo capturée lors du meeting de Donald Trump à Butler montre que des spectateurs ont repéré le tireur se positionnant sur le toit du hangar où il a tiré sur l’ancien président.
Les services secrets sous pression. Les critiques affluent contre l’agence chargée de la sécurité des présidents et anciens présidents américains depuis la tentative d’assassinat contre Donald Trump, samedi 13 juillet, lors d’un meeting en Pennsylvanie.
De nombreux observateurs se demandent comment Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a pu grimper avec une arme dans un hangar situé à seulement 120 mètres de la tribune où s’exprimait Donald Trump sans être arrêté par les services de sécurité.
Selon NBC News, le toit du hangar avait été identifié par les services secrets comme présentant une « vulnérabilité potentielle ».
« Il y a quelqu’un sur le toit »
Depuis samedi, plusieurs images et témoignages remettent encore davantage en cause la sécurité de l’événement. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et authentifiée par le New York Times et le Washington Post montre que plusieurs spectateurs avaient repéré le tireur et tenté d’alerter la police.
« Il y a quelqu’un sur le toit… Il est là, juste là. Il est couché », dit un homme dans la vidéo tournée à 18h09, deux minutes avant les premiers coups de feu. « Il est sur le toit ! Juste ici, juste sur le toit ! », ajoute une femme, tandis qu’on voit Thomas Matthew Crooks ramper sur le toit du hangar. On entend aussi une autre personne interpeller un policier que l’on voit marcher le long du bâtiment.
La vidéo semble confirmer les témoignages de passants qui affirment avoir alerté les forces de l’ordre. Ben Maser, un soudeur de 41 ans qui habite près du lieu du rassemblement, a déclaré au Washington Post qu’il avait parlé à un policier à deux reprises de la présence d’un homme sur le toit du hangar.
Un autre témoin a déclaré à la BBC que lui et d’autres personnes avaient essayé pendant « deux ou trois minutes » d’alerter la police. « Nous le montrions du doigt et disions : ‘Hé, il y a un homme sur le toit avec une arme à feu.’ Et la police ne savait pas ce qui se passait », a-t-il déclaré aux caméras britanniques. Selon le même témoin, Thomas Matthew Crooks était hors de vue des snipers des services secrets à ce moment-là en raison de la pente du toit.
Un policier aurait tenté d’arrêter le tireur
Le hangar, propriété d’un industriel, se trouvait hors du périmètre des services secrets. Selon le Washington Post, la sécurisation des zones situées hors de ce périmètre était confiée aux forces de l’ordre locales. Ainsi, selon le journal, l’agent vu dans la vidéo travaille pour la police du comté de Butler.
Le shérif du comté, Michael T. Slupe, affirme également qu’un de ses agents a tenté d’arrêter le tireur. Selon son témoignage, un policier alerté de la présence du tireur est monté sur le toit du hangar mais est immédiatement redescendu après que Thomas Matthew Crooks l’a visé.
« Il a lâché prise parce qu’il ne voulait pas être tué », a déclaré Michael T. Slupe au Washington Post, ajoutant que le tireur avait tiré sur Trump quelques instants plus tard.
Sur son compte X, le Secret Service a salué le travail des policiers locaux, sans faire explicitement référence aux déclarations du shérif. « Notre agence s’appuie sur le soutien de policiers courageux et de partenaires locaux. Nous sommes profondément reconnaissants de leur engagement et de leur bravoure sans faille. Toute suggestion contraire est tout simplement fausse », peut-on lire dans le communiqué.
Joe Biden a annoncé dimanche avoir ordonné une enquête « indépendante » sur les circonstances de la tentative d’assassinat contre Donald Trump, qu’il affrontera aux urnes le 5 novembre. Les services secrets ont promis d’y participer « pleinement ». Sa directrice Kimberly Cheatle, qui a exclu toute démission, a été invitée par les républicains à témoigner devant le Congrès le 22 juillet.