Le décryptage d’anciens rouleaux de papyrus révèle des informations inhabituelles sur la vie de Platon.
Son dernier jour et l’emplacement de sa tombe y sont notamment évoqués.
L’intelligence artificielle a permis de reconstituer ces écrits endommagés.
La tombe du penseur grec aurait pu être retrouvée grâce à l’intelligence artificielle. La semaine dernière, une équipe de chercheurs italiens a annoncé avoir enfin réussi à déchiffrer certains passages de parchemins datant de près de deux millénaires et contenant des informations sur la vie du philosophe grec Platon. Ces documents avaient été carbonisés lors de l’éruption qui a enseveli Pompéi et Herculanum.
Des indices sur les dernières heures de sa vie
Selon le texte, Platon fut vendu comme esclave sur l’île d’Égine, peut-être dès 404 avant JC, lorsque le territoire était sous domination spartiate, ou en 399 avant JC, peu après la mort de Socrate. Le papyrologue Graziano Ranocchia, de l’Université de Pise, impliqué dans la recherche, témoigne dans la presse de cette nouvelle perspective sur la vie de l’auteur de « La république ». « Jusqu’à présent, on croyait que Platon avait été vendu comme esclave en 387 avant JC lors de son séjour en Sicile à la cour de Denys Ier de Syracuse.« , explique-t-il. L’ancien rouleau contenait également un récit jusqu’alors inconnu, détaillant comment le philosophe grec avait passé sa dernière soirée. Le maître aurait écouté et critiqué un air de flûte joué par un esclave thrace.
Mais parmi les nouvelles les plus essentielles révélées, pourrait être indiquée l’emplacement du tombeau du penseur. « On apprend que Platon fut enterré dans le jardin qui lui était réservé à l’Académie d’Athènes, près de ce qu’on appelle le Museion, ou sanctuaire sacré des Muses. Jusqu’à présent, on savait seulement qu’il était enterré à l’Académie. »selon un communiqué du Conseil national de recherches, qui a collaboré aux travaux.
L’IA au secours des historiens et des philosophes
« Pour la première fois, nous avons pu lire des séquences de lettres cachées dans des papyrus enveloppés dans plusieurs couches collées ensemble au fil des siècles. », témoigne le professeur Ranocchia. Ce rouleau était conservé dans une villa d’Herculanum, ville engloutie par les cendres et la boue après l’éruption du Vésuve, et n’a été découvert qu’en 1750. Depuis, les chercheurs tentent de déchiffrer l’intégralité des rouleaux. écrits trouvés sur ce site, connu sous le nom de « Villa des Papyri ».
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Grâce à un appareil alimenté par l’IA, baptisé «l’oeil bionique« , et grâce à ses capacités de numérisation et infrarouge de pointe, environ 1 000 mots supplémentaires sur le manuscrit carbonisé ont été découverts. Le professeur Ranocchia a déclaré que la capacité d’identifier ces couches et de les réaligner virtuellement à leur position d’origine pour restaurer la continuité textuelle représente une avancée significative dans la collecte de grandes quantités d’informations.