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Des niveaux de prix jugés excessifs par les vacanciers cet été : réalité ou impression ?

Alors que l’inflation a reculé ces derniers mois, atteignant 2,5% en juin selon les prévisions de l’Insee, les Français en vacances ont le sentiment que le coût de leur séjour pèse sur leur budget.

Les vacances sont-elles trop chères ? Pour de nombreux vacanciers, la réponse est «Oui » franc. Et c’est Annie, qui habite à Capestang (Hérault), qui résume le mieux ce sentiment. « Agacé »elle note que « les prix pratiqués notamment en bord de mer mais aussi dans les lieux touristiques » sont excessifs.

« Vous allez en Espagne, vous payez 8,50 euros pour un plat de poissonelle note. A Portiragnes (Hérault, NDLR), on paie 72 € la sole. Les gens ne sont pas bêtes, ils vont ailleurs ». Elle ne fait pas « Je ne comprends pas pourquoi les professionnels du tourisme sont mécontents du nombre de visiteurs ». Mais « Personne ne parle de prix ».

Stabilité de l’inflation

Les prix : c’est là le nœud du problème. Mais l’inflation revient petit à petit au niveau qu’elle avait avant la flambée des prix consécutive à la pandémie de Covid et à la crise en Ukraine, qui a fait grimper en flèche les factures d’énergie (gaz et électricité).

Selon l’INSEE, « l’inflation sous-jacente augmente légèrement sur un an et s’établit à +1,8% en juin 2024, après +1,7% en mai ». En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, « il a augmenté de 0,2% sur un mois, après +0,1% en mai ». Depuis plus d’un an, il « augmente de 2,5% en juin 2024, après +2,6% en mai ».

« Les prix ont augmenté au cours de l’année écoulée »

Les restaurateurs sont pointés du doigt, ce qui traduit l’agacement d’Annie. « Inévitablement, les prix ont augmenté au cours de l’année écoulée »reconnaît Alexandre Sylvestre, président des restaurateurs de l’Aude. Il estime que leur augmentation est due à la « l’augmentation des matières premières, du gaz, de l’électricité, des salaires, qui nous ont impactés, comme tout citoyen. »

« Il faut savoir de quoi on parle» raconte Joël Ortiz, propriétaire de La Voile Bleue, l’une des plus anciennes cabanes de bord de mer, située à La Grande-Motte (Hérault). Nous serions plus chers par rapport à quoi ? Il faut comparer ce qui est plus cher.

Les plages privées pointées du doigt

Le patron de la plage, qui préside également l’association régionale des plages privées, rappelle que « Dans l’augmentation de tout ce qui accompagne nos services, il y a des coûts fixes qui sont immuables à chaque saison ». Il prend l’exemple de l’édition, « qui coûte 150 000 euros par an » et le démontage, « qui coûte 70 000 euros ».

Sans oublier le loyer saisonnier de la concession : « 220 000 euros l’année dernière, environ 160 000 euros cette année, car nous avons ouvert avec un mois de retard. » Des frais qui se répercutent sur les prix, notamment ceux du restaurant.

« L’inflation a perturbé les budgets »

Selon Pierre Lapray, le fondateur montpelliérain du site epaillote.com, « il faut compter entre 22-23 euros pour une entrée et 25 à 45 euros en moyenne pour un plat principal. » Niveaux de prix « en augmentation, en fonction de la portée ». Un fait évident : elles sont nettement plus élevées sur la côte orientale du Languedoc Roussillon que sur la partie occidentale.

Au restaurant, « le consommateur peut avoir le sentiment de ne pas en avoir pour son argent »

Directrice d’études à l’Institut Circana, spécialisé dans l’observation des prix en France, Emily Mayer confirme un niveau de prix élevé. « Entre juillet 2021 et juillet 2024, ils ont augmenté de 20 % en moyenne », elle note. Avec des variantes : « Les prix ont augmenté de plus de 20 % dans les supermarchés et entre 6 et 8 % dans les restaurants. » Avec pression « plus élevée dans les zones touristiques à forte attractivité, comme le littoral languedocien ». Elle décrypte : « Dans la restauration, il existe des stratégies, comme celle de mettre moins de produits dans les assiettes, pour réduire les coûts et donc les prix. Ce qui donne au consommateur le sentiment qu’il n’en a pas pour son argent. » Et pourtant, il y a inflation et… inflation. « Dans un restaurant, le prix n’est pas le même que lorsque vous achetez un paquet de pâtes au supermarché. Il y a certains coûts, comme les frais de personnel, qui sont inclus dans le calcul des prix des restaurants. ».

« Il est vrai que l’inflation a perturbé les budgets des consommateursadmet Alexandre Sylvestre. Le pouvoir d’achat n’a pas augmenté en même temps que les prix, cela crée une dépression ». En conséquence, les vacanciers consomment moins. Selon nos informations, sur la première quinzaine de juillet, la baisse de la consommation serait « entre 20% et 30% dans la restauration traditionnelle et saisonnière ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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