des négociations cruciales menacées de paralysie
« Nous avons l’opportunité, une fois dans notre vie, de changer profondément notre rapport au plastique. Nous ne pouvons pas le gaspiller. » L’avertissement vient d’Inger Andersen, la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), alors qu’une nouvelle séquence diplomatique s’ouvre, mardi 23 avril, à Ottawa, cruciale pour l’avenir du futur. traité international destiné à mettre fin à la pollution plastique et à la menace protéiforme qu’elle représente pour les écosystèmes, la santé humaine et le climat. La production mondiale de plastique a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes par an et pourrait tripler d’ici 2060 au rythme actuel.
Le calendrier est serré. L’objectif est d’aboutir à un texte juridiquement contraignant avant la fin de l’année, pour une adoption formelle au premier semestre 2025. Les représentants de 175 pays se réunissent sous l’égide de l’ONU jusqu’à Le 29 avril pour une quatrième session de négociations intergouvernementales avant une réunion finale prévue du 25 au 1er novembre.euh Décembre à Busan, Corée du Sud. La précédente session, organisée au siège du PNUE à Nairobi, en novembre 2023, a certes produit une première ébauche du texte, mais elle a surtout révélé de nombreux points de désaccord.
Deux blocs s’affrontent. Une coalition présidée par la Norvège et le Rwanda et regroupant 65 membres, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Union européenne, défend un texte de « haute ambition ». Ce groupe veut agir à la source et met un accent particulier sur la réduction de la production de plastique. Un rapport publié le 12 avril par le Lawrence Berkeley National Laboratory réévalue à la hausse l’impact climatique de la production de plastique primaire qui repose sur l’extraction et la transformation d’énergie fossile. S’il ne diminue pas de 12 à 17 % par an à partir de 2024, il fera à lui seul dérailler l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C, même si des progrès sont réalisés. accomplis dans d’autres secteurs (transports, agriculture, énergie, etc.) fortement émetteurs de gaz à effet de serre, préviennent les auteurs. Les organisations non gouvernementales appellent à une réduction de la production de 75 % d’ici 2040.
« Logique de l’obstruction »
Une ambition qui n’est pas partagée par les pays producteurs de pétrole et de plastique qui ont constitué autour des pays du Golfe une coalition pour la durabilité des plastiques qui rassemble l’Iran, la Russie, le Brésil et l’Inde. Soutenus par les lobbys de l’industrie pétrochimique (143 représentants ont été accrédités lors du dernier cycle de négociations à Nairobi), ces pays se montrent réticents à accepter toute obligation de réduction de la production de plastique et privilégient une approche basée sur le recyclage, qui se limite aujourd’hui en dessous de 10 % au niveau mondial. . Les États-Unis et la Chine, les deux plus gros consommateurs de plastique, ne font pas officiellement partie de cette coalition mais sont sur la même ligne.
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