des millions de Français impactés par ce changement caché
La réforme de contrôle énergétiqueinitialement mis en place pour aider les ménages les plus modestes à faire face à la précarité énergétique, pourrait bouleverser la vie de 2,5 millions de Français. Derrière une apparence de réorganisation administrative se cache un véritable plan d’épargne pour l’État, et des conséquences dramatiques pour les bénéficiaires.
Fin de l’automaticité, début du puzzle
Jusqu’à présent, les 5,6 millions de bénéficiaires du chèque énergie recevaient cette aide automatiquement. Mais à partir de 2025, seuls ceux qui auront « pré-affecté » leur chèque pour payer directement leurs factures d’énergie continueront à bénéficier de cette aide sans démarche supplémentaire. Cela laisse 46% des bénéficiaires – soit environ 2,5 millions de personnes – obligées de réclamer activement leur chèque. Un taux de non-recours élevé est donc à craindre, notamment chez les personnes les plus isolées ou mal à l’aise avec les démarches numériques.
Des économies au détriment des plus précaires
Si cette réforme suscite autant de polémiques, c’est parce qu’elle semble orchestrée pour réduire les dépenses publiques. Le budget consacré aux chèques énergétiques est maintenu à 900 millions d’eurosmais seul 615 millions devraient être effectivement dépensés en 2025. L’État semble donc parier sur un non-recours massif afin de limiter ses paiements. Ce qui est perçu par beaucoup comme une stratégie visant à économiser de l’argent au détriment des plus vulnérables.
Un impact direct sur la précarité énergétique
Alors que la précarité énergétique touche de plus en plus de Français – 26% des ménages ont souffert du froid en 2023, contre 14 % en 2020 – cette réforme risque d’aggraver la situation. Les associations de consommateurs réclament un triplement du montant du chèque énergie pour compenser la flambée des prix de l’énergie. Toutefois, les nouvelles modalités risquent de compliquer l’accès à cette aide, augmentant ainsi la précarité et énergie non rémunéréequi ont déjà franchi la barre du million d’interventions en 2023.
Cette réforme, passée presque inaperçue, pourrait bien transformer le chèque énergie en un casse-tête administratif, privant des millions de foyers d’un soutien indispensable face à des factures énergétiques toujours plus élevées.