des milliers de personnes évacuées à cause des incendies de forêt dans l’Ouest
Après avoir presque doublé de superficie dans la journée de dimanche, l’incendie, qui s’étend désormais sur plus de 4.000 hectares en Colombie-Britannique, pourrait bien toucher des habitations dès lundi matin, estime les pompiers de la province.
La saison des incendies a commencé tôt au Canada et s’annonce difficile, ont prévenu les autorités. Des milliers de personnes ont dû être évacuées dans l’Ouest, où des centaines de feux de forêt faisaient rage dimanche, selon les autorités fédérales. « Les incendies sont vraiment tout autour de nous, d’ouest en nord-est »déplore avec crainte auprès de l’AFP le maire de Fort Nelson, Rob Fraser, implorant la centaine d’habitants restés sur place de quitter cette ville du nord-est de la Colombie-Britannique.
Face à cet incendie incontrôlable, près de 3 500 personnes ont dû être déplacées vendredi soir 400 km plus au sud. Après avoir presque doublé de superficie dans la journée de dimanche, l’incendie qui s’étend désormais sur plus de 4.000 hectares pourrait bien toucher des habitations dès lundi matin, estime le service provincial d’incendie (BCWS).
« Les prochaines 48 heures seront difficiles en raison des vents d’ouest prévus et des carburants extrêmement secs et volatils dans la région », a déclaré Ben Boghean du BCWS, ajoutant que les 70 pompiers intervenant sur cet incendie pourraient également être en danger. Selon l’expert, le « plusieurs années de sécheresse » qui a touché la région et « le peu de neige reçu cet hiver » sont à l’origine de cette avancée incontrôlée.
« Températures au-dessus des normales »
Dans la province voisine de l’Alberta, 44 incendies font rage, dont un notamment situé à une quinzaine de kilomètres de Fort McMurray, obligeant les habitants à se préparer à une éventuelle évacuation.
Cette ville du nord-ouest de la province, située au cœur de la forêt boréale et connue pour l’exploitation de ses sables bitumineux, avait déjà été ravagée en mai 2016, obligeant les 90 000 habitants à quitter précipitamment la région. Cet incendie reste la plus grande catastrophe de l’histoire canadienne avec plus de 2.500 bâtiments détruits et un coût de près de 10 milliards de dollars canadiens (6,8 milliards d’euros).
D’autres ordres d’évacuation ont également été émis ce week-end pour de petites villes de l’Alberta et du Manitoba, tandis que des vents violents poussaient de la fumée à travers l’ouest du pays, asphyxiant plusieurs grandes villes. La qualité de l’air y présente des risques. « très haut »selon le gouvernement fédéral.
Dans une mise à jour publiée mercredi, Ottawa prévoyait que « des températures supérieures à la normale » dans les mois à venir, combinés à « conditions de sécheresse »allaient « exacerber le risque et l’intensité des incendies de forêt ». En 2023, le Canada a connu la pire saison d’incendies de son histoire. Les incendies, qui ont touché le pays d’est en ouest, ont brûlé plus de 15 millions d’hectares, coûté la vie à huit pompiers et poussé les autorités à évacuer 230 000 personnes.