Des milliers de personnes ont défilé, samedi 14 septembre, dans la capitale hondurienne, pour soutenir la présidente Xiomara Castro, ébranlée par une vidéo montrant son beau-frère rencontrer des narcotrafiquants soupçonnés d’avoir négocié le financement de sa campagne en 2013.
« Xiomara n’est pas seule »ont scandé les manifestants devant le palais présidentiel de la capitale, Tegucigalpa. « En tant que coreligionnaires, nous devons la soutenir »Carlos Umanzor, un agriculteur de 65 ans originaire d’une zone frontalière avec le Salvador, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP).
Mmoi Castro avait annoncé fin août l’annulation du traité d’extradition avec les États-Unis, craignant qu’il ne soit utilisé contre des militaires qui lui étaient fidèles et ne facilite une tentative de coup d’État. Elle avait dénoncé le pacte, attaquant la« Ingérence et interventionnisme des États-Unis ».
Un instrument clé dans la lutte contre le trafic de drogue
L’opposition affirme toutefois que le traité a été annulé pour protéger les membres de son gouvernement et leurs familles. Des milliers d’opposants ont manifesté dans la capitale début septembre pour dénoncer l’annulation du traité.
Trois jours après l’annonce de la fin du traité, un beau-frère et un neveu du président de gauche ont démissionné : le député Carlos Zelaya, après avoir avoué aux procureurs avoir rencontré des narcotrafiquants en 2013, comme le révèle une vidéo publiée mardi 3 septembre par le site d’investigation InSight Crime et la chaîne Univision, et son fils, le ministre de la Défense, José Manuel Zelaya.
Instrument clé de la lutte contre le trafic international de drogue dans ce pays d’Amérique centrale, le traité d’extradition a été signé en 1912. En vertu de ce pacte, une cinquantaine de Honduriens ont été remis aux États-Unis depuis 2014.