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Des milliers de personnes attendues mardi en Poitou

Un bassin situé dans le département de la Charente, le 9 juillet 2024.

Un nouveau rassemblement contre les mégabassins est organisé en Poitou à partir de mardi 16 juillet et jusqu’à dimanche, sous haute surveillance policière. Des milliers de personnes sont attendues par les organisateurs – le collectif Bassines non merci, le mouvement Insurrections de la terre, Attac, le syndicat Solidaires et la Confédération paysanne, parmi 120 organisations.

Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a estimé qu’« entre 6 000 et 8 000 » le nombre de personnes attendues« dont un millier que l’on pourrait qualifier de dangereux, violents ou radicalisés. » Plus de 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, ainsi que cinq hélicoptères et une dizaine de drones, les autorités disant craindre la « grande violence » des manifestants «radicalisé».

« Les intimidations policières et les éventuelles interdictions ne doivent pas nous empêcher de sortir en masse pour exprimer notre opposition aux mégabassins »ont annoncé les organisateurs la semaine dernière. Ce « Village de l’eau » se tient à Melle, dans les Deux-Sèvres, à une quinzaine de kilomètres de Sainte-Soline, où la construction d’un réservoir d’eau contesté a donné lieu à de violents affrontements en mars 2023 entre militants radicaux et forces de l’ordre, lors d’une manifestation alors interdite.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Un an après les affrontements de Sainte-Soline, la construction du bassin se poursuit dans les Deux-Sèvres

Manifestations non déclarées

En complément des ateliers, débats et animations festives prévus au Village de l’Eau, deux événements sont annoncés : vendredi sur le site d’un futur bassin de Saint-Sauvant (Vienne) et samedi au terminal agro-industriel du port de La Rochelle. « actes de désobéissance civile » sont destinés à « arracher un moratoire » sur la construction de réserves, disent les organisateurs.

Pour l’heure, seul le Village d’eau a été déclaré et seule la commune de Melle, qui l’héberge, aurait l’autorité pour l’interdire. Les manifestations, en revanche, ne sont pas déclarées. Une quinzaine de convois en provenance de différentes régions mais aussi de Belgique, d’Allemagne et d’Italie doivent converger vers le site. Selon M. Darmanin, « plus d’une centaine de militants d’extrême gauche » ont été interdits d’entrée en France et « une vingtaine d’individus « classés S » issus de l’extrême gauche ou de l’écologie radicale » ont été enregistrés « surtout près de Melle ».

Plus de 3 000 gendarmes avaient déjà été mobilisés en 2023 à Sainte-Soline, où ils avaient tiré plus de 5 000 grenades lacrymogènes en moins d’une heure et demie pour disperser les manifestants. La Ligue des droits de l’homme, qui déploiera à nouveau des observateurs cette semaine, avait alors dénoncé « usage immodéré et aveugle de la force » et certaines « Obstacles au sauvetage » blessures, niées par les autorités.

La Coordination rurale appelle à l’autodéfense

Alors que les tensions augmentent dans le monde agricole, la Confédération Paysanne appelle à « pour sortir de l’impasse et de la confrontation destructrice » de renouer le dialogue sur la question du partage de l’eau, au cœur du débat sur les bassins. Les réserves dites de substitution, qui visent à stocker l’eau puisée dans les nappes phréatiques en hiver pour irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une condition de survie face au changement climatique. A l’inverse, leurs détracteurs décrivent une « attraper » l’eau par l’agro-industrie.

« Ne laissons pas la guerre civile s’installer dans nos campagnes »a lancé la Coordination rurale, tout en appelant à l’autodéfense et à une contre-manifestation « pacifique et déterminé » Vendredi à Melle, « aux côtés de la police ». Les agriculteurs du territoire « feront le nécessaire pour se protéger et protéger la profession »prévient le syndicat, majoritaire dans la Vienne et soutenu par ses troupes très actives dans le Lot-et-Garonne. « Dans la République, c’est l’État, les gendarmes, les policiers et les préfets qui ont le monopole de la force »M. Darmanin a répondu.

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La FNSEA, majoritaire dans la profession, réclame « au calme et à la responsabilité ». « Il n’est pas question de tenir un rassemblement qui n’est pas autorisé »a déclaré à l’Agence France-Presse Hervé Lapie, son secrétaire général, excluant « Fabriquez notre milice » et accusant ses concurrents de vouloir « faire de la mousse » six mois avant les élections professionnelles. La dernière mobilisation des « anti-bassins »le 11 mai dans le Puy-de-Dôme, n’avait pas été interdit et n’avait donné lieu à aucun incident.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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